HS 2024

Former des professionnels citoyens
grâce à l’apprentissage.

Hors-série CCCA-BTP / UNMFR

13,00 € – 15,00 €

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Auteurs : Aline GANIVET-RAPICAULT, André JORQUERA, Anne-Lise ULMANN, Astou ARNOULD, Cédric SCHRODER, Charlotte MESTRE, Jacques-Olivier HENON, Joris THIEVENAZ, Marek LAWINSKI, Marie BLUTEAU, Nicolas DE ARAUJO, Pascal MICHE, Philippe MOREAU, Philippe RISTORD, Sébastien DUCHENE

Jacques-Olivier Hénon : Les principes du vivre-ensemble, base de la formation d’apprentis citoyens

Les entreprises ne s’attendent pas à ce que les apprentis maîtrisent déjà des compétences professionnelles spécifiques, car l’objectif de l’apprentissage est précisément de les acquérir. Les attentes des entreprises à l’égard de leurs apprentis sont comparables à celles des établissements scolaires pour les écoliers, ou des programmes de retour à l’emploi à l’égard de leurs bénéficiaires : des qualités comme la ponctualité, le respect et la préparation sont essentielles pour le bon fonctionnement des activités collectives. Liées à la dimension politique de l’éducation et de la formation, ces attentes constituent l’un des ciments d’un peuple. C’est leur présence dans toutes les dimensions du vivre-ensemble qui montre leur cohérence. C’est le partage de ces exigences intrinsèquement sociales qui lie formation des apprentis et construction de citoyens.

Marie Bluteau : L’alternance intégrative, une ingénierie d’interfaces

Les ingénieries de l’alternance se sont progressivement structurées à partir de considérations complémentaires d’interfaces institutionnelles, pédagogiques, didactiques et personnelles entre les différents environnements destinés à jouer un rôle dans les apprentissages. L’article revient sur une manière de considérer les différentes typo-logies et se propose de préciser ce qui peut être entendu au travers du qualificatif « intégratif » associé au vécu de ces formations.

Aline Ganivet-Rapicault : Rapport au(x) temps et construction de l’expérience dans les formations en alternance

Cet article présente les résultats d’une recherche menée au sein des Maisons familiales rurales sur les phénomènes de désynchronisation vécus par les jeunes en formation par alternance. Après avoir présenté le contexte des formations par alternance, l’auteure établit le lien entre temps vécu, rythme de formation et construction de soi. Les résultats de cette recherche-action ont permis d’établir une typologie basée sur les caractéristiques de ces phénomènes. Enfin, la discussion prend en compte différents paradoxes autour des notions de bon moment, de disponibilité et d’accompagnement pour questionner les pratiques d’accompagnement en formation par alternance.

Pascal Miché : Comment les environnements spécifiques d’apprentissage concourent à la professionnalisation de l’alternant

À l’heure où la formation en alternance a le vent en poupe, cet article explore la façon dont les environnements d’apprentissage influencent la professionnalisation des alternants. Il montre aussi comment l’implication de tous les acteurs est essentielle, de même que les référentiels qui guident les objectifs et les compétences à acquérir. Les environnements d’apprentissage varient entre immersion en entreprise et approches théoriques en centre de formation, favorisant ainsi une diversité d’expériences. Les interactions des différents acteurs sont cruciales pour maintenir une coordination efficace, permettant aux apprenants de relier théorie et pratique. L’apprentissage informel peut être un élément-clé dans le développement de l’identité professionnelle des alternants. La compétence doit être comprise comme une combinatoire de savoirs, d’aptitudes techniques et d’attitudes. En résumé, l’article insiste sur le rôle actif de l’alternant dans son processus de formation, encourageant la coconstruction de son parcours, essentiel pour son épanouissement personnel et professionnel.

Sébastien Duchêne, Marek Lawinski : De la formation à la professionnalisation, ou comment l’apprentissage poursuit sa mutation

Les synergies entre la formation et la professionnalisation dans le cadre des dispositifs de formation en alternance aux métiers du BTP constituent le corps de cet article. Les auteurs considèrent que la formation en alternance, menée ensemble par les organismes de formation professionnelle et les entreprises, est un élément-clé de la professionnalisation des individus dans des contextes et des situations complexes, incluant l’expérience en milieu professionnel. Les auteurs abordent la professionnalisation comme un processus individuel où l’apprenant intègre et interprète les savoirs en interaction avec son environnement professionnel. En plus des compétences techniques, la professionnalisation inclut la capacité à agir de manière responsable sur les plans sécuritaire, économique, pédagogique, social et sociétal. En intégrant et en interprétant les savoirs en interaction avec leur écosystème, ces professionnels renforcent le lien entre compétences professionnelles et leur engagement citoyen.

Anne-Lise Ulmann : La professionnalisation, entre travail et formation

La professionnalisation s’est imposée depuis deux décennies dans le champ de la formation. Considérée comme médiation entre le travail et la formation, elle constitue pour le formateur une fin mais aussi un moyen ; elle permet de ne pas réduire l’apprentissage du travail aux seuls savoirs disciplinaires et lui permet en même temps de découvrir des savoirs d’action, et la manière dont ils se trouvent mobilisés dans différentes situations. Elle justifie également que le formateur élargisse son champ habituel d’investigation – la pédagogie – à celui des mondes professionnels de ceux qui se forment. La professionnalisation finira-t-elle par éclipser la formation ?

Astou Arnould : La réflexivité au cœur de la démarche apprenante

Apprendre de ses expériences est inhérent à l’être humain. Il n’est souvent pas naturel de rendre ces apprentissages conscients et de les réinvestir. Plusieurs auteurs proposent des modalités qui facilitent l’accès à l’implicite et à l’exploration de l’expérience. Cela demande souvent un effort conscient et structuré. Prendre conscience des prémices de réflexivité qu’effectue chaque professionnel constitue un point de départ pour s’approprier les principes de la réflexivité. Il est également nécessaire de vivre cette réflexivité par l’apprentissage afin de la transposer à la formation des apprentis, en les aidant à acquérir cette logique. La réflexivité permet de parler de son expérience. S’inscrire dans une démarche réflexive est une manière d’être acteur de sa formation, de sa professionnalisation ; c’est un état d’être au monde et d’agir en citoyen éclairé.

Philippe Ristord : La démarche réflexive au cœur de la pédagogie des MFR

Comment anticiper sa vie professionnelle et personnelle dans un monde où l’incertitude est devenue la norme ? « Faire parler son expérience » peut être un atout pour entrevoir l’imprévisibilité comme moteur de sa trajectoire socioprofessionnelle. Développer son pouvoir d’agir et adopter une posture agile face aux événements exige toutefois un rituel réflexif pour apprendre à apprendre des situations rencontrées. La formation en alternance développée notamment par les MFR, en privilégiant les apprentissages expérientiels, se révèle être un véritable terreau apprenant. En renversant la relation pédagogique et en faisant émerger le savoir de l’expérience, le moniteur-formateur de MFR se place en accompagnateur de la démarche réflexive.

Cédric Schroder : Génération alpha et intelligence artificielle. Enjeux pour une intégration pédagogique réussie

L’article explore l’adaptation des organismes de formation par alternance à la génération alpha, profondément immergée dans un environnement numérique. Ils doivent répondre aux nouvelles attentes de cette génération qui privilégie un apprentissage personnalisé, collaboratif et ludique grâce aux technologies numériques. Les adolescents de la génération alpha considèrent les réseaux sociaux comme des espaces de vie et utilisent quotidiennement l’intelligence artificielle, mais ils manquent de conscience critique sur les enjeux éthiques et la protection des données personnelles. Les formateurs doivent s’adapter à ces nouvelles pratiques et intégrer les outils numériques de manière pertinente tout en évitant la simple reproduction des usages personnels des apprenants.

Philippe Moreau : Promouvoir des environnements d’apprentissage innovants et citoyens. Le cas des learning labs

L’article explore les multiples facettes des learning labs et leur rôle dans la formation professionnelle et citoyenne. Sont abordés les défis contemporains tels que l’automatisation, les changements démographiques et l’évolution des modes de travail. L’auteur met en lumière l’importance de l’éducation à la citoyenneté, en soulignant les obstacles à surmonter et les compétences nécessaires pour devenir des citoyens engagés. Il propose des stratégies pour intégrer ces éléments dans les programmes de formation, en utilisant les learning labs comme des outils innovants pour préparer les apprenants à contribuer positivement à la société

Charlotte Mestre : Valoriser les compétences socio-comportementales grâce aux open badges

Le monde change, rapidement, et à tous les niveaux. Les défis sont nombreux que ce soit dans le monde du travail, socialement, environnementalement. Pour les relever, il faut acquérir non seulement des savoirs et des savoir-faire mais aussi des compétences socio-comportementales. Cet article propose un dispositif destiné à révéler ces compétences chez les jeunes par le biais d’une activité de mise en projet et l’obtention d’open badges.

Nicolas De Araujo : L’accompagnement socio-éducatif pour développer les compétences psychosociales et socioprofessionnelles

L’accompagnement socio-éducatif dans les CFA du BTP est crucial pour développer les compétences psychosociales et socioprofessionnelles des apprenants. Il favorise leur intégration sociale et professionnelle, en combinant soutien individuel et collectif. Les équipes éducatives et pédagogiques, soutenues par les acteurs de l’alternance, jouent un rôle-clé dans ce processus, assurant une transition réussie vers la vie adulte et professionnelle.

André Jorquera : La socialisation professionnelle, vecteur de citoyenneté

La socialisation est un processus interactif et continu, influencé par les adultes et les environnements multiples. La citoyenneté est un processus dynamique, influencé par les relations interpersonnelles et les expériences. Les recherches montrent l’importance des formateurs dans la formation citoyenne et professionnelle des jeunes. Les interventions menées au CCCA-BTP montrent que des groupes de parole peuvent aider les apprentis à gérer les contradictions qu’ils vivent entre leur réalité et une citoyenneté idéalisée pour mieux s’intégrer dans le monde des adultes, réduisant ainsi les incivilités et améliorant leur expérience de formation.

Joris Thievenaz : Démocratie et formation. Du sujet capable au sujet citoyen

La formation professionnelle, et plus largement la formation des adultes, n’est pas seulement un lieu et un temps dédié à l’acquisition de gestes, d’habiletés et de connaissances en vue d’exercer un métier, de s’adapter aux évolutions du marché du travail ou d’accéder à de nouvelles responsabilités. C’est aussi une occasion, pour celles et ceux qui en font l’expérience, d’élaborer « une attitude critique » et un « esprit d’enquête », et ainsi de se construire comme des sujets à la fois « capables » et « citoyens ». C’est en partant de ce constat que cet article propose d’évoquer quelques points de repères, concepts et propositions qui, bien que classiques, continuent de documenter les réflexions qui traversent depuis toujours le domaine de la formation des adultes et le métier de formateur. Référence est faite dans cette perspective aux travaux de John Dewey (1859-1952), et plus particulièrement à son ouvrage Démocratie et éducation (1916) auquel le titre et les propos développés dans cet article viennent faire écho.