2007-1
Intervention et savoirs. La pensée au travail
10,00 €
Yves SCHWARTZ
Du « détour théorique » à l’« activité » comme puissance de convocation des savoirs
Cette contribution tente d’expliquer en quel sens la réélaboration du concept d’activité conduit à renouveler notre regard sur le rapport entre la construction des savoirs et les expériences de vie, et à poser par là de nouvelles exigences quant à toute forme d’« intervention » des premiers sur les secondes. Une genèse historique de ce déplacement du regard est tentée : de la conjoncture très « théoriciste » des années 1960 à la rencontre de divers chantiers intellectuels et sociaux, propres à favoriser ce déplacement, au nombre desquels tout particulièrement l’ergonomie de l’activité. De là vient ce constat que toute vie industrieuse humaine se meut dans un triangle activité-valeur-savoir : quelles formes d’intervention peuvent alors respecter ces tensions et ces dynamiques internes, et déplier leurs potentialités ? A cette fin, le texte évoque brièvement le principe des dispositifs dynamiques à trois pôles et la construction des « groupes de rencontre du travail ».
Guy JOBERT
Le travail, obscur objet de l’intervention
L’auteur montre que la formation des adultes entretient des rapports étroits avec les pratiques d’intervention. Il distingue trois objets de ces interventions sur lesquels les formateurs ont successivement porté leur attention : l’intervention sur les personnes, sur les structures et sur le travail.
Catherine TEIGER
De l’irruption de l’intervention dans la recherche en ergonomie
L’auteure rappelle les circonstances des premières interventions d’analyse du travail en entreprise menées par des chercheurs en ergonomie (discipline jusque-là essentiellement expérimentale) au cours des années 1960 et les répercussions majeures qui en ont découlé. Les interventions répondaient à une forte demande sociale, portée par les organisations syndicales, de compréhension des relations énigmatiques entre travail-santé dans les nouveaux secteurs de la production de masse occupés majoritairement par des femmes. Les répercussions épistémologiques se sont traduites par des renversements de perspective tant au plan de la démarche et des méthodes de recherche qu’au plan de l’objet même de la recherche et de la posture adoptée par les chercheurs. Il s’agit désormais d’instaurer une dynamique de recherche-action-formation fondée sur une coopération avec les opérateurs dans la production de connaissances orientées vers un changement potentiel du travail.
Jean-Claude MOISDON
La recherche-intervention en gestion : de la prescription à l’énigme
L’article décrit l’itinéraire de chercheurs ayant pour objet le rôle des outils de gestion. Après une première période consacrée à la conception de tels outils, ils ont constaté que ces derniers subissaient des sorts variables selon les contextes, et la plupart du temps inattendus. Pour s’attaquer à ce type d’énigme et progresser dans la connaissance du fonctionnement des organisations, ils ont mis au point des modalités de recherche originales, résumées par le terme de recherche-intervention. Ce sont ces modalités, les principes sur lesquels elles s’appuient, et les enjeux d’une telle démarche qui sont décrits dans l’article.
François HUBAULT
Nature d’intervention, nature de savoir
Penser l’intervention en termes cliniques, c’est inscrire les disciplines qu’elle
concerne dans un autre espace épistémologique que celui des sciences appliquées. Le régime de l’évaluation y est très différent, et la méthodologie s’inscrit dans une démarche où la construction de la « présence » est essentielle, et donc aussi l’engagement de la subjectivité de l’intervenant et celle de ses interlocuteurs. Ce faisant, l’intervention entretient un rapport à la connaissance qui oblige à repenser le rapport entre chercheur et consultant.
François DANIELLOU, Christian MARTIN
La formalisation de l’intervention en ergonomie. Des contextes et des rencontres
L’analyse du travail, qui fédère la communauté de « l’ergonomie de l’activité », ne conduit pas d’office à des transformations des situations de travail. Des méthodologies d’intervention ergonomique ont progressivement été proposées. Elles portent la marque de leurs auteurs et des circonstances historiques qui leur ont donné naissance. L’article présente quelques jalons de cette histoire, dont les auteurs ont été témoins ou acteurs.
François LAUTIER
Par des chemins de traverse
Lorsqu’on a pour objet des situations ou des pratiques concrètes – en l’occurrence celles de l’habitat et de la ville puis des lieux de travail, celles aussi du travail d’architecture – et que l’on aspire non seulement à les étudier mais aussi à les faire évoluer, une distension s’établit entre l’élaboration de savoirs disciplinaires et l’intervention aux formes et aux statuts divers. Il a fallu chercher des réponses à cette inquiétude ou, plutôt, tenter de lui donner quelque efficacité. La connaissance de l’espace qui part de son usage le considère comme un projet tout autant qu’un effet, une intention avant et tout autant qu’une réalisation. Rapporté ainsi aux sujets, il est reconnu comme un moyen par lequel ils matérialisent leurs relations. Cela implique des méthodes pour le saisir qui privilégient l’expression du sens, au-delà de l’analyse de la structure formelle.
Martine LÉONARD
Interventions en psychodynamique du travail : quelles perspectives transformatrices ?
A partir de plusieurs interventions réalisées en psychodynamique du travail, l’auteure analyse les éléments de transformation qui ont pu être rendus visibles ainsi que les limites des évolutions repérées.
Cédric FRÉTIGNÉ
La formation professionnelle continue : des inégalités sociales à l’inégale appétence individuelle ?
La multiplication des approches traitant des inégalités d’accès à la formation sous l’angle de l’inégale « appétence » des salariés pour la formation interroge le sociologue sur les tenants et les aboutissants d’une telle perspective. L’article entend montrer que la recherche sociologique n’a rien à gagner (et beaucoup à perdre) à suivre le sillon tracé par les défenseurs d’une telle lecture des inégalités d’accès. Il invite à se recentrer sur les acquis de la sociologie de la formation et ouvre un dialogue avec des travaux inscrits dans le champ de la psychopédagogie des adultes
Anne DIETRICH, Christian JOUVENOT, Marie-Christine LENAIN
L’employabilité sous conditions. Le cas Metaleurop
La notion d’employabilité reste trop souvent référée uniquement à l’emploi. L’analyse d’une expérience conduite avec les ex-salariés de Metaleurop montre la nécessité de revenir vers le travail et le collectif pour lui donner un « contenu ». L’efficacité prouvée de cette approche ne garantit pourtant pas le retour à l’emploi. Le cas met en évidence des facteurs d’inemployabilité qui trouvent leur source dans les modes de gestion de l’entreprise et plus globalement dans des politiques d’emploi confrontées à un rationnement du travail. Il conduit à souligner les limites de récents modèles de gestion des compétences dans les entreprises.
Jean-Pierre SCHMITT
L’organisation scientifique du travail enseignée au CNAM. Une conjonction et une consécration
L’auteur relate quarante ans d’histoire de l’enseignement de l’Organisation scientifique du travail au Conservatoire national des arts et métiers, depuis sa création en 1929, jusqu’à 1969.
Former des professionnels citoyens
grâce à l’apprentissage.
13,00 € – 15,00 €
2024-4
Les formations en santé.
21,50 € – 23,00 €
2022-4
Formation, coopération, émancipation. Expériences en économie sociale et solidaire
21,50 € – 23,00 €
2021-3
Didactique professionnelle et didactiques des disciplines. Filiations et ruptures
18,00 €
2019 HS AFPA
Partir des compétences transversales pour lire autrement le travail
12,00 €
2018 HS AFPA
Le conseil en évolution professionnelle : rupture ou continuité ?
12,00 €
2015 HS AFPA
Quelles pratiques pédagogiques dans l’accompagnement des publics peu qualifiés ?
12,00 €