2018-3
Apprendre et se former en situation de travail
18,00 €
Sandra ENLART : L’organisation apprenante renouvelée par le digital
Avec le développement de l’intelligence artificielle, des data et des robots au cœur des situations de travail, le reskilling est devenu une préoccupation majeure dans les grandes entreprises : comment faire évoluer les compétences de la majorité des collaborateurs de manière continue ? Comment, au sein des organisations, envisager autrement les processus d’apprentissage en créant des situations de travail apprenantes ? Comment ces situations de travail peuvent-elles bénéficier des technologies digitales pour favoriser des apprentissages plus individualisés ? Quels modes d’accompagnement faut-il mettre en place pour penser ces dispositifs dans une logique inclusive ? Après avoir rappelé les caractéristiques de l’organisation apprenante « classique », l’auteure développe sa réflexion : l’impact du digital sur les manières d’apprendre, la définition d’une situation de travail apprenante et enfin, ce que pourrait être une entreprise apprenante du XXIe siècle…
André CHAUVET : Parcours professionnels : quelques conditions pour une réflexivité apprenante
L’évolution des vies professionnelles et les transformations du travail mettent la question du développement des compétences tout au long de la vie au cœur des réflexions collectives. Cela interroge les modalités de formation mais plus largement les parcours professionnels et leur potentiel capacitant. Quelles seraient les conditions pour que des parcours professionnels soient apprenants ? A partir de cette question, l’auteur analyse la manière dont l’expérience est questionnée, réfléchie, mise à distance dans le cadre du bilan de compétences, de la VAE et du conseil en évolution professionnelle. L’une des conditions de parcours apprenants se situe dans des occasions de réflexivité et dans les différents processus quelle permet (apprentissage, valorisation, construction du sens). L’auteur développe les impacts possibles sur les activités de conseil et d’accompagnement, en permettant une triple approche – réflexive, narrative et stratégique –, condition d’une véritable réflexivité apprenante.
Anaïs LOIZON : Vers des environnements moins incapacitants dans l’enseignement supérieur ?
Peut-on rendre moins incapacitants les environnements de travail des enseignants-chercheurs, critiqués par ces derniers pour le peu de soutien et de valorisation qu’ils octroient à la mission d’enseignement ? En adoptant un regard ergonomique sur les transformations qui agitent l’enseignement supérieur, l’article présente quelques-unes de ces caractéristiques incapacitantes. Il montre que les évolutions statutaires et les mesures de soutien au développement des compétences pédagogiques, aujourd’hui à l’oeuvre, bien qu’elles possèdent un potentiel élevé d’apprentissage et de conversion des capacités en capabilités, n’en demeurent pas moins sujettes à questionnements etint errogations.
Solveig GRIMAULT : Accompagner la création d’entreprise. Les conditions d’un « territoire apprenant »
L’accompagnement des créateurs d’entreprise, et les apprentissages qu’il soutient, font jouer de nombreux « effets de territoire », dans les différents sens de ce terme : territoire d’implantation ; territoire de l’entreprise et du créateur ; territoire d’un « service » d’accompagnement. Revisitant le matériau d’une enquête de terrain sur l’accompagnement et les parcours de créateurs bénéficiaires du dispositif Nacre, l’article insiste sur l’importance de certaines conditions d’un « territoire apprenant » : permettre au créateur de créer un environnement ; accompagner l’enquête permettant de constituer et de territorialiser un réseau de ressources ; accompagner l’expérience du créateur en misant sur les apports spécifiques de la fonction de parrainage.
Géraldine MARQUET : Petites entreprises et situations potentielles de développement
Cet article propose de s’intéresser à la notion de « situations potentielles de développement », telles que ces situations ont été caractérisées par Mayen (1999), en la mettant en dialogue avec quelques résultats d’une recherche qualitative exploratoire plus générale sur l’activité de chefs de petites et très petites entreprises, à partir de leur travail quotidien. Est abordée la variété du phénomène de « développement » dans plusieurs petites entreprises ; deux cas illustrent plus particulièrement les phénomènes conjoints de développement des acteurs et de l’entreprise.
Elisa ROBLOT, Luis SEMEDO : Former les adultes aux compétences-clés en milieu de travail. ,Enjeux et perspectives en France et en Europe
Considérant que les compétences se développent en milieu de travail, cet article pointe les lacunes des systèmes de formation continue européens à considérer le monde professionnel comme une opportunité offerte aux adultes de développer leurs compétences-clés. Les dispositifs publics révèlent leurs insuffisances en la matière. En marge de l’offre de formation formelle, certains acteurs de l’économie sociale et solidaire ont expérimenté des solutions complémentaires, qui démontrent que le travail constitue un terrain propice à l’acquisition de ces compétences indispensables à l’intégration socioprofessionnelle.
Frédérique GÉRARD : Penser les apprentissages professionnels. Une approche francophone et anglophone avec Pastré et Billett
Au vu des transformations (technologiques, des métiers, organisationnelles, réglementaires), la question des apprentissages professionnels est centrale. Pour appréhender ces apprentissages et la façon dont on peut les faciliter, l’article croise deux approches : le courant du Workplace Learning (Stephen Billett) et le courant de la didactique professionnelle (Pierre Pastré). Après avoir présenté les thèses retenues dans les deux approches, l’auteure propose un cadre théorique qui propose de les intégrer et qui est susceptible d’apporter un nouveau point de vue sur les apprentissages professionnels. Elle décrit deux usages possibles de ce cadre à l’aide d’une recherche empirique réalisée sur l’évaluation d’un dispositif d’apprentissage en situation de travail et présente les perspectives ouvertes par ce nouveau cadre, pour les praticiens et pour les chercheurs.
Sarah MACLER : Regards sur une expérimentation AFEST. Quelques formes d’apprentissage par l’expérience du travail
Cet article s’appuie sur les résultats de l’expérimentation AFEST menée par AGEFOS-PME pour dégager quelques conditions de réussite et quelques points d’attention en faveur de l’efficacité d’un dispositif de formation par alternance incluant des séquences de formation en situation de travail. A partir des résultats de cette expérimentation, l’auteure propose un certain nombre de préconisations pour les différents acteurs de la FEST.
Olivia BERTHELOT, Anne-Lise ULMANN : Reconnaître les compétences à partir des FEST : un changement de paradigme pour les formateurs ?
Cet article montre que le travail n’est pas naturellement apprenant. La FEST ne résume pas à faire mettre les personnes au travail, elle implique d’organiser cette mise en action. A partir d’observations de pratiques de transmission effectuées dans des parcs animaliers, les auteures montrent comment des soigneurs d’animaux se transmettent leurs pratiques. Ces observations les conduisent à souligner l’importance d’une alternance entre l’action et sa compréhension pour développer la professionnalité. Elles concluent sur l’intérêt des FEST pour penser le développement de compétences à partir d’une circularité – et non d’une séparation – entre le travail et la formation.
Paul SANTELMANN : AFEST : quelques leçons d’une expérimentation prometteuse
La formation dans et par l’activité de travail est consubstantielle du mode de développement de notre système productif. C’est dans ce contexte que se situe l’expérimentation d’ « actions de formation en situation de travail » (AFEST) portée par le ministère du Travail et les partenaires sociaux, et qui s’est mise en œuvre comme un espace de dialogue social sur les conditions nécessaires à l’ancrage des fonctions formatives dans l’entreprise. Les monographies des différentes expérimentations permettent de mesurer la grande variété des situations formatives ainsi mises en place à travers l’implication des collectifs de travail, des managers de proximité, des formateurs et des apprenants. Cette expérimentation est également une clé de lecture des pratiques et des références habituellement mobilisées dans les actions de formation classiques.
Patrick MAYEN : S’écarter du travail pour mieux l’apprendre. Une réflexion pour l’ingénierie de formation en situation de travail et pour la conception d’organisations apprenantes
L’auteur développe l’idée selon laquelle, pour concevoir et mettre en place les conditions d’expérience du travail apprenantes, il serait utile de s’écarter du travail en créant les conditions de médiation et de mise à distance. Dans cet esprit, il propose cinq modalités d’expérience du travail pour en optimiser le potentiel d’apprentissage.
Charles-Antoine GAGNEUR : Les formations en situations de travail, croisées d’ogives des organisations apprenantes ?
Formations en situation de travail et organisations apprenantes ont en commun de mettre en cause l’organisation du travail existant dans les entreprises, et de le faire en y introduisant des objectifs d’apprentissage. L’auteur s’appuie sur une analyse de la redistribution des fonctions de l’ingénierie de formation dans les dispositifs de formation en situation de travail pour montrer que leur conception et leur mise en oeuvre oblige de nombreux acteurs à introduire ces enjeux dans leur activité. Il fait l’hypothèse qu’en contraignant à introduire des préoccupations centrées sur les processus d’apprentissage et de formation dans le fonctionnement ordinaire des organisations, construire des formations en situation de travail interroge profondément les habitudes et les compétences de nombreux acteurs, et prépare le terrain pour bâtir des organisations apprenantes.
Sandrine VINCENT, Paul OLRY : Le rapport individu/collectif dans l’organisation apprenante
Cet article s’intéresse à une des conditions de mise en chantier d’une organisation apprenante : l’activation du rapport individu/collectif d’appartenance, mis à mal depuis deux décennies par l’individualisation liée aux approches compétences. Après quelques constats introductifs, sont abordés d’abord trois aspects contributifs du « rapport individu/ collectif » que mobiliserait un projet d’organisation apprenante : un rapport d’apprentissages intentionnels croisés, un rapport de médiation du collectif pour l’apprentissage individuel ; un rapport de sens du travail collectif au sein de l’organisation. L’article se conclut sur trois obstacles à dépasser pour un rapport individuel collectif reconnu et productif : une gestion managériale centrée sur l’individu, une formation professionnelle plus réglée administrativement que gérée pour une performance, une désinstitutionnalisation de l’entreprise.
Joseph PIRSON : L’organisation apprenante : perspectives épistémologiques et axiologiques
Dans le cadre d’une approche sociologique de l’organisation apprenante, l’article se centre sur quelques aspects d’épistémologie de l’analyse des organisations. Sur la base d’études de cas, celle-ci amène notamment à mettre en relief les conflits de valeurs en jeu dans le cadre des changements organisationnels. En conclusion, l’auteur pose la question de la conférence de consensus comme dispositif d’organisation apprenante.
Solveig FERNAGU–OUDET : Les impensés pédagogiques des organisations pour apprendre
Si l’on peut dire et écrire beaucoup de choses sur les compétences, un certain nombre de questions continuent de rester en suspens concernant la compréhension des conditions qui contraignent, inhibent, libèrent ou favorisent leur expression et leur acquisition. Ces questions ne sont pas anodines à une époque où un certain nombre d’injonctions appellent les individus à devenir responsables de leur développement, de leurs apprentissages, de leurs compétences. Cela ne veut malheureusement pas dire qu’une réflexion ait été conduite sur les moyens d’exercer cette responsabilité et de pouvoir les développer. L’auteure propose de parcourir les « organisations pour apprendre » et d’analyser leur potentielle contribution à une meilleure compréhension de l’apprentissage en leur sein.
2022-4
Formation, coopération, émancipation. Expériences en économie sociale et solidaire
21,50 € – 23,00 €
2021-3
Didactique professionnelle et didactiques des disciplines. Filiations et ruptures
21,50 € – 23,00 €
2019 HS AFPA
Partir des compétences transversales pour lire autrement le travail
12,00 €
2018 HS AFPA
Le conseil en évolution professionnelle : rupture ou continuité ?
12,00 €
2015 HS AFPA
Quelles pratiques pédagogiques dans l’accompagnement des publics peu qualifiés ?
12,00 €