2008-2
La question éthique
10,00 €
Yves PALAZZESCHI
La dérangeante question éthique en formation
Dans une première partie, s’appuyant sur une modélisation des pratiques de formation produite antérieurement, l’auteur énonce deux risques éthiques au développement des programmes de formation : le risque de scolarisation des adultes, le risque de solution de la formation dans le travail. Il caractérise ces risques et en montre la réalité. Dans une deuxième partie l’auteur avance trois hypothèses sur la signification de la préoccupation éthique aujourd’hui : l’éthique comme réaction aux dérives, comme variable de la construction identitaire, comme participation équivoque à l’individuation.
Christian GÉRARD
Pour une éthique de l’autonomie transcendant la morale de et dans la formation
L’action de formation repose sur une éthique de la responsabilisation, c’est-à-dire une « commande incorporée » à l’humain lui-même : une éthique en-soi. Cette éthique, à l’instar de la morale, l’engage dès les origines de sa singulière autoréflexion. C’est à l’interface de l’oeuvre de l’éthique et de celle de la morale que se construit, chemin faisant, une identité humaine. Cette identité procède du projet de l’humain à relier la pratique de l’autoréflexion à celle de la réflexion sur des objets (des pratiques, des théories, des faits…), et conjointement de la réflexion des objets afin d’engager l’autoréflexion. Ce texte pose en fond la complexité des processus qui lient éthique et morale dans l’action de se former. La morale est abstraite et décontextualisée sans l’éthique, comme l’éthique est orpheline, dénuée de sens sans la morale. L’auteur prône alors que soit habilité une éthique fondée sur une pragmatique de la problématisation en formation afin d’habiliter la morale en éducation.
Mireille CIFALI BEGA
Sentir, penser, aimer : enjeux éthiques des gestes professionnels
Travailler dans la singularité des gestes, dans l’ici-et-maintenant, chercher le moindre mal, débusquer l’inhumain dans nos gestes, renouer avec le dialogue, se battre pour préserver une altérité en s’adressant à l’autre comme sujet et non comme objet, dénoncer les mesures rationnelles qui n’interrogent pas les conséquences qu’elles provoquent : tel est devenu le quotidien d’une recherche. Au moment où nous sommes pris par des dilemmes, des contradictions, des tensions, des exclusions, peuvent nous venir des gestes qui s’avèrent destructeurs. Le travail éthique a comme tâche de les comprendre et de les transformer. Quelques exemples de ce travail éthique au quotidien des pratiques professionnelles sont restitués ici, en même temps qu’un repérage autour du lien entre technique et relation, de la place des sentiments et de la responsabilité envers soi et envers l’autre.
Jacqueline DESCARPENTRIES
L’éducation pour la santé est-elle encore éthique ?
Encore traversée par d’anciens débats autour de l’opposition nature/culture, normal/pathologique, santé/maladie, individuel/collectif, mais aussi conditionnement/ autonomie, la réflexion contemporaine de l’éducation dans le champ de la santé publique déplace ces catégories en élaborant de nouveaux objets de recherches en sciences de l’éducation. L’éducation dans le champ de la santé publique est en effet le grand témoin des tensions entre la rationalisation et de la normalisation des corps inspirée par les Lumières, l’individualisme de la postmodernité, voire de l’hypermodernité et du principe de responsabilité pour les générations futures. Tout praticien réflexif et critique de l’éducation pour la santé se trouve ainsi au coeur d’une nouvelle responsabilité sociale car l’éducation dans le champ de la santé est un champ de pratique qui s’inscrit dans la globalité des enjeux de la marchandisation des corps.
Pierre-Yves VERKINDT, Agathe HAUDIQUET
Enseigner le droit, questions d’éthique
Les phénomènes de juridisation et de judiciarisation qui marquent aujourd’hui fortement notre société font inévitablement de la formation juridique un enjeu sociétal. Si l’accès à la culture juridique semble s’être élargi avec la multiplication des sources de connaissances, grâce à internet notamment, force est de constater que l’enseignement du droit a finalement peu évolué tant dans sa forme que dans le contenu. Le modèle positiviste universitaire plaçant la technique au premier rang s’impose toujours non seulement dans la formation des juristes mais également par un effet de reproduction dans celle des non spécialistes que sont les travailleurs sociaux.
Regina Maria CARUCCIO MARTINS
Conflits éthiques du formateur pour évaluer
L’auteure a conduit une recherche sur les conflits éthiques rencontrés par les formateurs pour réaliser l’évaluation des étudiants et de leur production afin de construire un projet de formation et professionnel. Le développement d’un cadre théorique, essentiellement philosophique, pour aborder l’acte d’évaluer et les conflits éthiques du formateur, a semblé adapté pour une lecture des données empiriques recueillies à travers le discours de ces formateurs. La notion du devoir-évaluer vient illustrer la question posée. Elle a été construite à partir d’une étude théorique, diachronique et synchronique, sur la sémantique des deux termes. Cette question, d’ordre praxéologique, peut être observée à partir d’une démarche d’analyse discursive, dont la construction permet l’identification des positionnements éthiques des formateurs pour accomplir leur devoir-évaluer dans la conflictualité. Une autre question d’ordre plutôt épistémologique est développée et se rapporte à l’acte d’évaluer accompli dans cette perspective éthique.
Bessa MYFTIU
Ethique et écriture
L’article questionne la réflexion personnelle dans l’action professionnelle, en ce qu’elle touche les problèmes d’ordre moral, ayant traversé les siècles. Cette réflexion s’effectue à travers la rédaction des récits d’expérience, tirés du passé scolaire des étudiants. Comment l’écriture débouche-t-elle sur les questions éthiques ? Afin de répondre à cette question, les étudiants travaillent à partir de moments-clés de leur expérience pédagogique. Il en résulte l’analyse de l’évolution des valeurs éthiques d’autrefois et la confrontation de ces valeurs avec celles qui règnent actuellement. Le fait d’utiliser l’écriture des récits d’expérience comme point de départ du débat éthique rend cette réflexion personnelle particulièrement intéressante.
Francis DANVERS
Le conseil en orientation entre déontologie et éthique : le parti pris des valeurs
A partir d’une conception de l’orientation, lato sensu, l’auteur s’interroge sur les rapports entre pratiques de conseil en orientation et valeurs. Tous les métiers de l’orientation ne sont pas des professions établies sur un code de déontologie. Cependant, on est en droit de questionner « l’intention éthique » qui préside à l’acte de tenir conseil auprès des personnes, des groupes et des institutions. La relation de conseil en orientation ne va pas de soi, car elle mobilise un rapport à soi, un rapport à autrui et un rapport au monde qu’il convient d’élucider afin de s’orienter « en connaissance de cause ». Cette contribution illustre la position de Ricoeur qui pense l’éthique dans un rapport triangulaire entre un « pôle–je » : une liberté en première personne qui se pose elle-même ; un « pôle-tu », la position dialogique de la liberté en seconde personne qui s’offre dans la reconnaissance du visage d’autrui ; « un pôle-il » qui passe par la médiation de la règle et du tiers.
Gilles LECLERCQ
Éthique de la communication pédagogique ordinaire
L’auteur distingue trois modalités de communication pédagogiques qui permettent de décrire un espace commun, fréquentable à la fois par les praticiens et les chercheurs en éducation. Elles renvoient à l’activité de communication telle que quiconque l’effectue déjà s’y retrouve et s’y reconnaît. Cette typologie permet de saisir la dimension éthique de la communication pédagogique en la rapportant aux comportements ordinaires des formateurs : s’y connaître dans ce qu’il y a à savoir, savoir-faire, savoir-être quand il s’agit d’expliquer quelque chose à autrui ; ne pas confisquer à l’autre ce qu’il peut apprendre quand il s’agit de mettre autrui en situation de s’expliquer quelque chose à lui-même ; ne pas s’autoriser à savoir à la place de l’autre, mettre en suspens l’activité stratégique au profit de l’activité communicationnelle quand il s’agit de s’expliquer quelque chose avec autrui. Autrement dit, il existe des modalités de communication différentes renvoyant à des comportements éthiques différenciés.
Martine BEAUVAIS
Accompagner, c’est juger
La légitimité de l’accompagnement renvoie à la question du jugement et des valeurs… à la question de l’évaluation. Elle renvoie également à la question des postures et en cela nous interpelle sur les risques d’impostures. Dire qu’accompagner c’est juger, c’est dire que l’accompagnement, comme l’évaluation, est d’abord une affaire d’éthique et/ou de morale avant d’être une affaire de méthode et de technique.
Philippe CROGNIER
Professionnalisation des travailleurs sociaux et VAE : le facteur humain
L’application de la validation des acquis de l’expérience dans le secteur social suscite de nombreux débats. Ainsi, des interrogations portent, entre autres, sur la retranscription des pratiques réelles en VAE, sur les compétences scripturales nécessaires pour la composition des livrets de présentation des acquis et sur l’évaluation des compétences. Cet article s’appuie sur des travaux récents réalisés sur la VAE pour l’obtention du diplôme d’Etat d’éducateur spécialisé et se donne pour objectif d’explorer certaines pistes susceptibles d’optimiser la validation des acquis de l’expérience.
2022-4
Formation, coopération, émancipation. Expériences en économie sociale et solidaire
21,50 € – 23,00 €
2021-3
Didactique professionnelle et didactiques des disciplines. Filiations et ruptures
21,50 € – 23,00 €
2019 HS AFPA
Partir des compétences transversales pour lire autrement le travail
12,00 €
2018 HS AFPA
Le conseil en évolution professionnelle : rupture ou continuité ?
12,00 €
2015 HS AFPA
Quelles pratiques pédagogiques dans l’accompagnement des publics peu qualifiés ?
12,00 €