2021-2
L’AFEST : cadrages et débordements
21,50 € – 23,00 €
Matthieu CHARNELET
Le développement des compétences, c’est d’abord l’affaire du chef d’entreprise
Le fondateur d’une entreprise de service à la personne raconte comment, se sentant dépossédé de son propre projet par des gens qui décident pour les autres, il a choisi de passer à l’AFEST pour professionnaliser ses salariés : « Si nous voulons faire progresser le développement des compétences et la formation professionnelle, nous devons nous poser la question de savoir qui est le “client” et comment nous l’aidons. L’AFEST est disruptive parce qu’elle part de là : du besoin de l’entreprise et de celui du salarié. »
Emmanuelle BEGON, Yvon MINVIELLE
Intentions et attentions pour développer une culture d’accompagnateur en AFEST
La redéfinition de la formation professionnelle continue, entendue comme parcours et pouvant puiser son matériau pédagogique dans l’activité de travail, entraîne une profonde remise en question des manières d’intervenir. L’article propose à l’accompagnateur AFEST non pas un nouveau modèle à suivre mais des caractéristiques d’action susceptibles de « rafraîchir » le paradigme qui encadre sa démarche. Il identifie trois intentions favorables au développement et à l’accompagnement des formations en situations de travail, intentions trouvant leur potentiel dans une qualité d’attention particulière que l’article caractérise en trois points, mobilisant des concepts du philosophe François Jullien : la décoïncidence, le potentiel des situations et la connivence.
Laurent DUCLOS, Jean-Yves KERBOURC’H
Régime juridique de l’AFEST : une nouvelle image du droit de la compétence
Depuis la loi du 5 septembre 2018, il est possible de réaliser l’action de formation, telle qu’elle a été définie par le législateur, en situation de travail. La considération du seul régime juridique de l’AFEST modifie en profondeur l’image du droit de la formation et la compréhension des règles qui l’organisent autour de la notion de compétence. Pour autant, la portée juridique et pratique des dispositions relatives à l’AFEST reste largement méconnue. Ces dispositions ne déterminent en réalité que les conditions formelles d’élaboration de la formation ; elles ne sont pas un mode d’emploi. Ce sont les ressources et les modalités d’organisation in situ de la formation qui conditionnent l’effectivité et l’efficacité des AFEST en termes de développement des compétences.
Salima RAIRI, Anne-Lise ULMANN
De l’expérimentation à la généralisation : les AFEST au milieu du gué ?
Cet article analyse les difficultés évoquées par les conseillers des OPCO en charge du développement des AFEST dans le cadre de réunions de travail liées à un engagement de développement de l’emploi et des compétences et pilotées par l’ARACT IDF. Il identifie les stratégies à l’œuvre pour développer ces actions et analyse les difficultés rencontrées par les conseillers pour intéresser leurs interlocuteurs des branches ou des PME au développement des AFEST. Ce faisant, l’article interroge la manière dont peut s’envisager le changement d’échelle qui permet de passer d’une expérimentation à sa généralisation.
Mathieu CARRIER
La place du financeur dans l’essor de l’AFEST
L’AFEST interroge l’action des financeurs publics et parapublics, qui doivent non seulement intégrer cette nouvelle modalité dans leurs processus de gestion, mais également la promouvoir pour répondre à la volonté du législateur. Ils sont ainsi invités à se réinventer, en assurant un rôle d’influenceur de l’action des entreprises et des particuliers dans le respect du cadre défini par l’action publique. On peut aller jusqu’à imaginer que le financeur n’aura bientôt plus qu’une place réduite au sein de l’AFEST, lorsque les entreprises s’en seront approprié les mécanismes et en auront identifié les bénéfices, au point qu’il ne sera plus nécessaire de prévoir une incitation financière pour les encourager à initier de telles actions.
Marie-Hélène DELOBBE
L’AFEST dans la branche des services de l’automobile
L’article relate la manière dont la branche des services de l’automobile cherche à mettre en œuvre l’AFEST dans un contexte institutionnel spécifique issu de la réforme de 2018. L’ANFA, existant de longue date, construit des dispositifs de formation, tandis que l’OPCO Mobilités assure leur financement et leur déploiement auprès des entreprises. L’article montre comment la branche joue de questions institutionnelles, de conceptions diverses de la formation professionnalisante, d’enjeux financiers, voire commerciaux, pour mettre en œuvre des AFEST inscrites dans la réalité de chacune de ses entreprises, développant les compétences de ses salariés en favorisant un environnement de travail apprenant.
Catherine BISSEY
Travail et formation, un accord retrouvé ?
Le lien entre travail et formation ne va pas de soi. La formation en situation de travail parviendra-t-elle à réconcilier ce qui, d’évidence, devrait être inséparable ? L’article tente d’éclairer ce qui rassemble et désunit ces deux objets, à la fois concepts et modes d’agir, à partir de textes et de témoignages dans le champ de la formation professionnelle continue et dans celui de l’apprentissage. L’auteure examine le caractère paradoxal du défi lancé par le législateur, via l’AFEST, aux acteurs du travail et de la formation, ainsi que les hypothèses à partir desquelles il serait possible de consolider les liens retrouvés entre travail et formation.
Théophile BASTIDE
La formation en situation de travail, substrat possible de la coopération ? Une expérience en service d’urgence
Une commande de formation à la fonction d’infirmière d’accueil dans un service d’urgence hospitalier a conduit à la mise en œuvre d’une intervention articulant analyse du travail et actions de formation en situation de travail. L’article montre comment le dispositif a contribué à instaurer des espaces dialogiques croisés sur le travail et sur son organisation. Si le travail de formation réalisé interroge la place des savoirs au sein des dynamiques réflexives développées, il questionne également les conditions de la recomposition des rapports entre management, professionnels du soin et activité.
Sophie AUBERT
Une ingénierie pédagogique et politique pour pérenniser les dispositifs de formation
L’expérience accumulée dans une entreprise d’assemblage aéronautique montre la nécessité d’un travail préalable à l’élaboration d’un dispositif de formation. L’analyse de la demande, de l’existant et de l’activité permettent d’élaborer une ingénierie didactique et pédagogique, organisationnelle et politique, qui assurera la pérennité et la rentabilité du dispositif. L’article détaille la façon dont le couplage entre formations en situation de travail non productives (simulées) et situations productives (tutorat) élabore des modalités d’apprentissage favorables à une performance globale durable, qui englobe les aspects liés au développement des compétences des salariés tout autant qu’à la qualité, à la santé et à la sécurité.
Céline RÖSSLI, Olivia BERTHELOT
Le pouvoir de l’éprouvé et les limites d’un process expérimental
Les auteures analysent une expérimentation d’AFEST au sein d’une TPE familiale. Mobilisant l’approche par les capabilités, elles interrogent en quoi cette modalité et son ingénierie particulière ont tantôt promu tantôt freiné les capacités des acteurs à agir (à apprendre, à former, à accompagner). Est posée la question du niveau de formalisme et de l’exigence d’ingénierie adéquats des AFEST au regard des réalités et des possibilités de la TPE, afin que cette modalité d’apprentissage devienne un réel levier pour rendre les organisations plus capacitantes.
Paul SANTELMANN
Quelles intentions et quelles méthodes pour les AFEST ?
Les actions de formation en situation de travail s’inscrivent dans un contexte global de réinternalisation des fonctions formatives au sein du système productif, qui requiert un investissement dans l’émergence d’organisations du travail apprenantes. Elles soulèvent également la nécessité d’un équilibre vertueux entre les apports des organismes de formation et les fonctions formatives des entreprises. Enfin, elles ont vocation à pallier les insuffisances de notre système de formation professionnelle à l’égard des moins qualifiés. Pour toutes ces raisons, la mise en œuvre des AFEST nécessite un réinvestissement méthodologique et didactique de l’ingénierie de formation, et un engagement des collectifs de travail et de leurs représentants.
Fabienne CASER
Les AFEST, véhicules de l’amélioration des conditions de travail
L’article interroge les liens entre les AFEST et les déterminants importants des conditions de travail. Une première partie rappelle les constats dressés à l’issue de l’expérimentation nationale qui a permis de définir les contours de cette nouvelle modalité de formation : la survenue d’effets associés non attendus sur les conditions de travail. La deuxième partie porte le point de vue selon lequel ce sont en réalité les qualités intrinsèques de l’AFEST qui véhiculent directement cette dimension d’amélioration des conditions de travail.
Sandra ENLART
La situation de travail, antidote aux écueils de la compétence
L’auteure décrit quelques-unes des difficultés apparues lors des deux dernières années d’expérimentation d’AFEST, en insistant sur les limites méthodologiques et théoriques concernant l’utilisation de la notion de compétence. Cela la conduit à investiguer une autre notion, celle de situation de travail. Comment définir et limiter une situation de travail pour qu’elle devienne un concept opérant ? Car finalement, l’intérêt de l’AFEST réside bien dans sa capacité à prendre en considération non pas le travail en général mais un certain travail dans un certain contexte avec certains acteurs. D’où la nécessité de n’évoquer la compétence qu’en situation de travail.
Solveig GRIMAULT
L’AFEST comme hypothèse de réingénierie de la fonction accompagnement à la création d’entreprise
Les parcours d’accompagnement à la création accordent une place privilégiée aux apprentissages en situation, a fortiori lorsque le créateur démarre une activité, même modeste. Certaines modalités d’accompagnement, axées sur la maîtrise des situations de gestion, s’approchent des pratiques développées dans le cadre des AFEST. Une enquête auprès de réseaux d’accompagnement montre que ces apprentissages situationnels pourraient intervenir, en réalité, tout au long du parcours, à partir de situations de gestion réelles, émergentes, ou de situations construites. La référence AFEST permet d’imaginer un cadre global et stratégique d’accompagnement de et par l’expérience des créateurs, susceptible de renforcer son efficacité en termes de développement des compétences entrepreneuriales.
Jean-Claude DUPUIS
Activer l’investissement formation en attendant une nouvelle « révolution » comptable
Régulièrement, des acteurs s’étonnent que les dépenses de formation ne soient pas reconnues comme des dépenses d’investissement et, donc, ne puissent pas être inscrites à l’actif du bilan de l’entreprise puis amorties. L’article montre que les normalisateurs comptables ont de bonnes raisons de ne pas s’ouvrir trop à l’activation des dépenses de formation sans pour autant vouloir leur dénier leur caractère d’investissement. Dans le prolongement, l’auteur propose aux acteurs d’emprunter un autre cheminement pour activer l’investissement formation qui présuppose d’arriver à repenser les situations de formation pour pouvoir les penser également comme des situations de gestion.
Elsa BONAL
Apprendre à agir comme on le fait : un déjà-là travaillé en formation
L’AFEST augure la liberté de donner de nouvelles formes à la formation. L’apprenant est abordé comme un professionnel, et non pas comme un exécutant à informer. Autour de lui s’organise un collectif d’acteurs, aux fonctions distribuées, dynamiques et interdépendantes, pour bâtir son parcours, l’accompagner et prendre la mesure de ses compétences en amont et en aval de la formation. Les pédagogies transmissives et applicatives cèdent la place à des pratiques intégratives et situées. Partir de et revenir à un déjà-là, préexistant à la situation de formation et renouvelé par elle, oriente la construction de cet objet éducatif : un collectif coopératif se structure pour soutenir un professionnel qui cherche à se développer en développant son métier.
2022-4
Formation, coopération, émancipation. Expériences en économie sociale et solidaire
21,50 € – 23,00 €
2021-3
Didactique professionnelle et didactiques des disciplines. Filiations et ruptures
21,50 € – 23,00 €
2019 HS AFPA
Partir des compétences transversales pour lire autrement le travail
12,00 €
2018 HS AFPA
Le conseil en évolution professionnelle : rupture ou continuité ?
12,00 €
2015 HS AFPA
Quelles pratiques pédagogiques dans l’accompagnement des publics peu qualifiés ?
12,00 €