2009-1
Peut-on former à la fonction d’encadrement ?
10,00 €
Charles GADEA, Sophie POCHIC
Des « disparus » bien présents : les cadres issus de la promotion
Contrairement aux stéréotypes, malgré l’élévation générale du niveau scolaire, les cadres issus de la promotion sont loin d’avoir disparu alors qu’ils font rarement l’objet d’enquêtes. L’analyse des travaux existant sur les cadres révèle deux traits marquants : les relations entre promus et jeunes diplômés sont souvent appréhendées en termes de classes antagonistes, et les promus, de manière implicite, sont conjugués au masculin. Une analyse exploratoire à partir des Enquêtes Emploi de l’INSEE (1982-2002) donne à voir une tout autre image, les salariés ayant atteint le statut de cadre sans passer par la voie royale des diplômes peuvent être des femmes, notamment sur des fonctions administratives et commerciales et dans des PME. Ces autodidactes côtoient aujourd’hui de « nouveaux promus », des diplômés dotés d’un bac+2 qui n’ont pas commencé leur vie active sous ce statut et y accèdent de manière différée.
Olivier COUSIN
Les cadres face aux mutations du travail
Le travail reste profondément ambivalent, aimé et détesté, pénible et exaltant ; il est fatiguant et excitant, il est une contrainte, et pourtant, il offre de multiples opportunités. Cette ambivalence constitue le cœur de l’expérience des salariés pour qui le sens du travail n’est en réalité jamais univoque, mais correspond à l’articulation de différentes dimensions qui semblent a priori peu compatibles entre elles. L’exploration du travail des cadres dans une très grande entreprise de la métallurgie tente d’en rendre compte.
Philippe TROUVÉ
La contribution des entreprises à la formation de leur encadrement intermédiaire. Un investissement sans retour ?
Dans l’histoire contemporaine, la formation des encadrements intermédiaires a vu coexister en permanence une double attitude de la part des entreprises. Cette catégorie est parmi celles qui ont le plus bénéficié d’actions de formation professionnelle continue, dont le volume a même régulièrement dépassé celui réservé aux cadres. en même temps, en dépit de l’effort consenti, à chaque période de grandes transformations (technologiques, organisationnelles, managériales ou sociales), les responsables d’entreprises ont déploré les insuffisances de qualification et l’incapacité chronique de cette population à mettre en œuvre les rôles successifs qu’ils souhaitaient lui voir jouer. si le premier phénomène s’explique assez bien par le fait que la construction des qualifications de l’encadrement intermédiaire relève moins de dispositions naturelles, ou de formations dans des institutions externes, que d’un effort constant des entreprises pour ajuster celles-ci aux nouvelles injonctions managériales, le second interroge non seulement l’efficacité des formations mises en œuvre, mais aussi leur nature et leur finalités.
Frederik MISPELBLOM BEYER, Denis BISMUTH
Autorité et connaissance dans les dispositifs d’analyse des pratiques d’encadrement
Formation et encadrement peuvent être analysés et pratiqués comme deux activités distinctes, l’une préparant à l’autre. elles peuvent aussi être étudiées dans ce qu’elles ont d’intimement commun : le formateur encadre les formés, tout comme l’encadrant produit des effets de formation sur les personnes encadrées. Le rapport encadrant/encadré, enseignant/formé, les formes et les orientations que prend ce rapport, sont au centre de cet article, basé sur des expériences pédagogiques qui interrogent moins les contenus à enseigner que les dispositifs de formation eux-mêmes et leurs effets (souvent méconnus) sur les personnes formées. Il s’agit de s’interroger ici plus spécialement sur le processus d’autoformation de la personnalité (sociale et historique) des encadrants. Deux phénomènes conjoints se trouvent au cœur de ce processus : l’autorité et la connaissance. Ce texte, basé sur l’exemple d’une séance de pratiques de coprofessionnalisation, conclut sur l’idée qu’en matière d’autorité et d’encadrement, un certain type de rapport au réel du travail et au « vrai » reste toujours primordial.
Fabienne HANIQUE
Les risques de la formation dans l’entreprise publique modernisée : entre contradictions et paradoxes
Dans les entreprises publiques, le recrutement massif de jeunes diplômés pour occuper des fonctions de cadres de proximité a été pensé comme un des principaux leviers de la « modernisation culturelle des agents ». Après quelques années d’application de cette politique, ces cadres intermédiaires éprouvent quelques difficultés à occuper leurs fonctions. Le recours à la formation, souvent envisagé, suscite des réponses généralement centrées sur le développement des compétences personnelles de l’individu. Un séminaire de réflexion, mené avec une vingtaine de personnes représentant l’ensemble d’une ligne hiérarchique travaillant dans une entreprise publique de transport, amène à penser autrement la question des conditions d’exercice de ces cadres de proximité dans les entreprises publiques modernisées.
Catherine BOURGEOIS, Anne GILLET
De l’ingénieur au manager : les nouveaux enjeux de la formation
Cet article analyse les enjeux actuels de la formation des ingénieurs de plus en plus souvent amenés à occuper des fonctions d’encadrement. partant du constat que les sciences humaines et sociales sont peu développées au sein des formations initiales, alors qu’elles représentent un enjeu croissant dans l’activité des ingénieurs, les auteures considèrent que les apports des sciences humaines constituent une dimension essentielle pour accompagner la formation professionnelle et continue des ingénieurs, et développer les compétences multiples nécessaires à l’exercice d’une fonction d’encadrement.
Anne GILLET
Transformations du travail et formation des agents de maîtrise
Cet article analyse la formation des contremaîtres-agents de maîtrise, mise en
perspective avec les transformations de leur travail d’encadrement. Il montre les limites et les apports de certaines formations au management, et propose des pistes pour accompagner l’apprentissage de la fonction d’encadrement. Il souligne l’intérêt d’enseignements pluridisciplinaires en sciences humaines et sociales, et de l’analyse du travail, encore trop peu développés dans les formations initiales et continues.
Axel AUGÉ
L’agir professionnel et la formation à l’encadrement des officiers : des savoirs intégrés pour savoir commander
La formation militaire délivrée aux écoles de Saint-Cyr-Coëtquidan prépare l’élève officier à exercer la responsabilité de chef de section en qualité de lieutenant. Commandant une trentaine d’hommes aussi bien à la caserne qu’en opération extérieure, l’officier s’adapte en permanence au spectre étendu de l’action militaire contemporaine. Cette capacité d’adaptation ne peut s’expliquer que si l’on restitue la logique propre à l’action militaire contemporaine et la spécificité des savoirs intégrés fondés sur une pédagogie du savoir-penser pour savoir commander qui préside à la formation à l’encadrement de l’élève officier. Mais ces évolutions sont elles-mêmes porteuses de nouvelles dynamiques. La mutation de la formation devient le moteur d’une transformation de l’identité professionnelle du futur officier alimenté par des savoirs pluridisciplinaires.
Emmanuelle BETTON, Daniela RODRÍGUEZ, Joris THIEVENAZ
Former à une activité imprescriptible : la fonction de dirigeant dans l’économie sociale
Les entreprises de l’économie sociale se trouvent aujourd’hui confrontées à des transformations organisationnelles qui interrogent conjointement leur identité et leur survie dans un espace économique concurrentiel. Ces transformations ont des conséquences sur l’activité et la professionnalisation des dirigeants. L’objectif de cet article est, d’une part, d’interroger les résultats d’une analyse centrée sur l’activité du point de vue de leur capacité à éclairer les enjeux de la formation, d’autre part, de questionner les modalités opératoires de cette analyse dans un champ spécifique de pratiques.
Laurence DURAT
De la formation académique à l’apprentissage expérientiel : le cas des managers
La question de la formation des cadres en situation d’action reste bien peu explorée ; c’est la raison pour laquelle l’auteure tente de rendre compte d’observations de l’activité de dirigeants et des compétences mises en oeuvre, ainsi que des processus d’apprentissage qui les accompagnent. L’auteure considère la préparation en formation initiale et la prise de fonction comme des opportunités d’apprentissage, voire comme une composante d’une stratégie d’apprentissage. sous cet angle, de multiples situations de management permettront au futur manager de découvrir les « possibles » de son milieu et de développer les compétences nécessaires en situation.
Melchior SALGADO
Les jeux d’entreprises : un outil de formation au management
Les jeux d’entreprises sont de plus en plus souvent utilisés dans les programmes de formation au management. Couramment pratiqués dans les grandes écoles de commerce, les jeux d’entreprises sont progressivement introduits dans les universités françaises. Cette évolution a conduit l’auteur à réfléchir à l’utilisation des méthodes pédagogiques actives à l’université. Dans cet article, il présente une expérience pédagogique originale mise en place à l’université. Ce terrain de recherche permet de mettre en lumière les enjeux et les conditions d’utilisation des simulations de gestion dans les cursus de formation au management.
Ivan SAINSAULIEU
La formation du « collectif soignant » par les encadrés et les encadrants
La formation d’un collectif ressort d’abord de l’interaction quotidienne. L’auteur prend le cas du collectif soignant, dans les services de soin à l’hôpital. Le collectif revêt une signification différente pour les encadrés et les encadrants, indexé sur leurs pratiques et représentations propres. en même temps, il revêt une dimension symbolique nécessaire incarnée par le cadre, permettant la continuité de l’exercice soignant, sinon collectif, du moins convergeant partiellement. D’où la redécouverte de deux modes de formation de collectifs, institué et instituant, médiat et immédiat, vécu et représenté.
Philippe DAVEZIES
Crises identitaires et santé au travail des cadres
Les transformations du travail modifient les identités professionnelles des cadres. La crise majeure tient au fait qu’ils sont pris dans des tensions complexes et qu’ils sont instrumentalisés. Les spécialistes de la santé observent chez les cadres un accroissement des problèmes de santé, de souffrance psychique. partout, dans les secteurs publics et privés, l’encadrement est en difficulté. Ce dont l’encadrement a besoin, c’est de retrouver une position, une capacité à être autre chose qu’un simple émissaire chargé de diffuser des consignes ou un simple médiateur dans les situations difficiles. La formation continue peut être une aide pour les cadres si elle s’appuie sur l’analyse des activités et sur les collectifs de travail, permettant alors, grâce à ces échanges d’expériences, que se reconstruise une identité collective.
Hugues LENOIR
Université et éducation permanente : un rendez-vous manqué ?
Paul SANTELMANN
Formation professionnelle et division du travail. Les enjeux de l’après-guerre
2022-4
Formation, coopération, émancipation. Expériences en économie sociale et solidaire
21,50 € – 23,00 €
2021-3
Didactique professionnelle et didactiques des disciplines. Filiations et ruptures
21,50 € – 23,00 €
2019 HS AFPA
Partir des compétences transversales pour lire autrement le travail
12,00 €
2018 HS AFPA
Le conseil en évolution professionnelle : rupture ou continuité ?
12,00 €
2015 HS AFPA
Quelles pratiques pédagogiques dans l’accompagnement des publics peu qualifiés ?
12,00 €