2012-1
L’alternance, au-delà du discours
10,00 €
Vincent MERLE, Michel THÉRY
Un projet politique pour les formations en alternance
Si la volonté de développer les formations professionnelles en alternance est aujourd’hui partagée par tous les courants politiques, l’action publique est encore souvent marquée par une série d’ajustements marginaux, sans que se dégagent avec clarté d’autres objectifs que ceux visant à obtenir une croissance dont le chiffre est rarement atteint. L’« alternance à la française » donne en effet le sentiment d’un système chaotique, mal maîtrisé, et qui apparaît encore parfois comme une sorte de palliatif face à un système d’éducation et de formation professionnelle qui ne parvient pas à se réformer, et qui affiche de piètres résultats en matière d’insertion des jeunes dans l’emploi. Les auteurs de cet article proposent quelques pistes pour éviter les impasses actuelles qui suscitent la protestation des principaux acteurs concernés. Ces pistes constituent les conditions pour qu’émerge une « alternance tout au long de la vie ».
Pierre LE DOUARON, Dominique MAILLARD, Christine FOURNIER
Le développement de l’alternance, une quête impossible ?
Bien qu’il soit largement investi et mobilisé dans les discours, le thème de l’alternance demeure un objet problématique de l’action publique. Autrefois développée essentiellement dans les premiers niveaux de formation, l’alternance concerne aujourd’hui l’ensemble de la formation professionnelle, et la hausse des niveaux de formation en alternance s’accélère, de même que l’image de l’alternance entre peu à peu dans l’univers de l’orientation scolaire et professionnelle. Pour autant, le développement de l’alternance reste désigné comme un objectif à atteindre, et la récurrence de la volonté de réforme montre que les résultats obtenus à ce jour ne sont pas jugés à la hauteur des attentes. Faisant l’hypothèse du bien-fondé du développement de l’alternance, les auteurs précisent les contours actuels du système d’information sur l’alternance, rappellent comment l’idée de l’alternance s’est imposée depuis quarante ans, et soulignent les points critiques du système qui freinent aujourd’hui son développement.
Paul SANTELMANN
L’alternance comme mode de refondation de la formation professionnelle des jeunes
Bien que l’effort de formation soit au cœur des préoccupations sociales depuis plusieurs décennies, le rapport des jeunes au travail n’a cessé de se dégrader depuis les années 1980, alors même que se mettait en œuvre un processus de massification de l’enseignement secondaire et supérieur au nom de l’accès à l’emploi des nouvelles générations. Aborder la question de l’alternance impose un regard exhaustif sur l’enseignement professionnel, et sur l’ensemble des mesures et des processus qui contribuent à faciliter l’intégration (quantitative et qualitative) des jeunes dans les entreprises. Plutôt que de se focaliser sur l’adaptation de l’appareil de formation aux enjeux de l’alternance, il vaudrait mieux cerner les conditions d’implication des entreprises dans la professionnalisation et l’intégration des nouvelles générations.
Patrick MAYEN, Paul OLRY
Les formations par alternance : diversité des situations et perspective des usagers
Les auteurs de cet article suggèrent de ne pas dissocier les dimensions politiques et les dimensions « pédagogiques » des formations par alternance puisque, selon eux, elles sont interdépendantes. Ils montrent combien ces formations sont exigeantes et complexes à concevoir, à réguler et à conduire, pour les structures de formation et pour leurs acteurs, et exigeantes à vivre pour les principaux concernés : apprentis, stagiaires, élèves, étudiants. Ils insistent enfin sur la grande diversité des formations par alternance : une diversité des fonctions qui leur sont attribuées, mais surtout une diversité structurelle, due aux spécificités des domaines professionnels, à la nature et au périmètre des emplois et du travail, à la taille et à la structure des entreprises, aux niveaux de formation et de certification, aux spécificités territoriales. Aussi convient-il d’adapter les dispositifs aux conditions spécifiques dessinées par la combinaison de ces différentes variables.
Jean-Paul DENANOT
L’alternance, une construction territoriale
Si l’alternance peut contribuer à lutter contre une forme de ségrégation entre l’enseignement professionnel et les cursus académiques, c’est en favorisant la reconnaissance de la diversité des manières d’apprendre. Certes, nous sommes dans une « société de la connaissance », mais la connaissance se construit d’abord à travers l’expérience. L’excellence ne concerne pas seulement ceux qui ont l’intelligence la plus abstraite. Au moment où l’alternance semble être devenue une sorte d’antidote à un « excès de scolarisation », il est bon de se remettre en mémoire que le but n’est pas de jouer une formule pédagogique contre une autre, mais de favoriser la reconnaissance de la diversité des excellences.
Jean-François GOMEZ
L’alternance d’intégration : ouvrir des perspectives à l’ambition de développement
Si la question du développement de l’alternance d’intégration semble aujourd’hui faire consensus, les conditions de sa mise en œuvre sont l’objet de débats. Parmi les obstacles à franchir, la nécessité de changer l’image de l’alternance auprès des jeunes et des familles est souvent citée. Cet objectif renvoie d’ailleurs plus globalement à l’image, et à la place, de la formation professionnelle dans la société française, et à son système éducatif.
Olivier LIAROUTZOS
L’alternance, un point de vue sur le travail
L’alternance, qui ne peut pas être réduite à un instrument devant faire régresser le chômage, est une situation qui met en perspective les liens entre travail, emploi et qualité de vie. Tant pour les jeunes qui peinent à démarrer leur vie professionnelle que pour les adultes qui craignent de ne pouvoir se maintenir en emploi, elle pointe avec insistance la difficulté de se projeter dans l’avenir. Est-elle alors appelée à devenir le viatique du travailleur itinérant ? Un des moyens de se prémunir des mobilités contraintes qui accentuent la dualisation entre emplois protégés et situations de travail dégradées ? Ces enjeux ne se traitent pas seulement avec des appels à multiplier les contrats d’alternance. Ils se déclinent au sein des collectifs de travail grâce à des leviers organisationnels faisant jouer les rapports entre confiance, coopération et apprentissage
Marc FOURDRIGNIER
L’alternance dans les formations sociales
Alors que les modèles et les pratiques d’alternance sont souvent analysés de manière globale, l’auteur part du principe selon lequel une approche sectorielle permet de faire plus facilement le lien entre les pratiques et le secteur d’activité dont il est question, son histoire et la manière dont il est structuré. Il s’intéresse ici à la situation du travail social, secteur dans lequel la formation en alternance existe depuis le début du XXe siècle. Cent ans après, les formations du travail social ont connu de profonds bouleversements, qui ont modifié les modèles et les représentations antérieures, mais aussi les pratiques des différents acteurs concernés. Ces modifications ont généré de nouvelles tensions entre les établissements de formation et les terrains de stage. Plus globalement, l’auteur propose de déconstruire l’évidence selon laquelle « stage », « alternance » et « professionnalisation » seraient des termes équivalents.
Paul SANTELMANN
L’alternance comme mode de refondation de la formation professionnelle des jeunes
Bien que l’effort de formation soit au cœur des préoccupations sociales depuis plusieurs décennies, le rapport des jeunes au travail n’a cessé de se dégrader depuis les années 1980, alors même que se mettait en œuvre un processus de massification de l’enseignement secondaire et supérieur au nom de l’accès à l’emploi des nouvelles générations. Aborder la question de l’alternance impose un regard exhaustif sur l’enseignement professionnel, et sur l’ensemble des mesures et des processus qui contribuent à faciliter l’intégration (quantitative et qualitative) des jeunes dans les entreprises. Plutôt que de se focaliser sur l’adaptation de l’appareil de formation aux enjeux de l’alternance, il vaudrait mieux cerner les conditions d’implication des entreprises dans la professionnalisation et l’intégration des nouvelles générations.
Bernard LIÉTARD
Tentative d’évaluation de quarante ans d’application des lois du 16 juillet 1971
Tout projet éducatif est un projet politique, partie intégrante du système social et économique au sein duquel il se développe. Pour que la formation devienne l’affaire des citoyens et de la nation tout entière, retrouvant ainsi les idéaux de l’éducation permanente, il faut un projet politique qui cesse d’inféoder la formation à l’économique et à l’emploi, et lui rende ainsi son autonomie, condition nécessaire pour qu’elle joue la fonction émancipatrice du projet d’éducation permanente tel que l’avait défini Bertrand Schwartz.
Louis DURRIVE
Se rapprocher de l’expérience subjective du stagiaire en entreprise, à partir d’un point de vue anthropologique sur le travail
Dans les sections d’enseignement général et professionnel adapté (SEGPA) de six collèges alsaciens, une action expérimentale a permis de vérifier l’effet d’un regard nouveau des élèves sur le travail. Des jeunes en phase de construction de leur projet professionnel bénéficient d’une approche nouvelle, basée sur un point de vue anthropologique : l’être humain en activité a toujours un point de vue informulé, qu’il s’agit de mettre en mots de façon méthodique. L’élève adopte progressivement un nouveau positionnement par rapport à son expérience en entreprise.
Pierre MOULINIER
La Fondation universitaire de Belleville : une université populaire à l’anglaise
Les étudiants sont très présents dans le mouvement des universités populaires. Deux d’entre eux sont à l’origine d’une réalisation parmi les plus remarquables, la Fondation universitaire de Belleville (FUB), dont le modèle est emprunté aux University’s Settlements anglais. Dès 1899, des étudiants volontaires s’installent dans un logement en milieu ouvrier de la rue de Belleville afin d’organiser, au profit des habitants du quartier, des activités qui sont celles de la plupart des universités populaires : cours, conférences, concerts, activités artistiques et sportives, soirées récréatives, etc. L’expérience est abandonnée en 1905.
2022-4
Formation, coopération, émancipation. Expériences en économie sociale et solidaire
21,50 € – 23,00 €
2021-3
Didactique professionnelle et didactiques des disciplines. Filiations et ruptures
21,50 € – 23,00 €
2019 HS AFPA
Partir des compétences transversales pour lire autrement le travail
12,00 €
2018 HS AFPA
Le conseil en évolution professionnelle : rupture ou continuité ?
12,00 €
2015 HS AFPA
Quelles pratiques pédagogiques dans l’accompagnement des publics peu qualifiés ?
12,00 €