2011-4
La médiation sociale
10,00 €
Laurence CORNU, Emmanuel NAL
Qu’est-ce qu’un tiers ? Quelques éléments pour une anthropologie philosophique du tiers
Qu’est-ce que « le tiers » dont on parle dans plusieurs champs théoriques et professionnels, en médiation, en psychanalyse, en linguistique ? Pourquoi faudrait-il du tiers ? S’agit-il d’une fonction ? En existe-t-il plusieurs figures ? La notion de tiers engage une pensée des conditions qui instituent à la fois le sujet humain et le lien social, une anthropologie : pas de monde humain sans activité symbolique, sans tiers. Un « tiers » est un étranger relatif – relativement à une situation. Le tiers est « ce qui sépare et relie » – structure, instance, acte, signes (objets). Quelle « tiercéité » les médiateurs mettent-ils en acte ?
Michèle GUIGUE
La médiation aux prises avec l’univers scolaire
Les médiations mises en œuvre dans le cadre scolaire sont la contrepartie d’un univers institutionnel énorme et opaque, et des risques de malentendus et de retrait qui s’ensuivent. Deux types de médiations seront distingués : l’une interne et diffuse, l’autre qui bouscule les frontières des établissements et des professions. Toutes questionnent l’organisation hiérarchique en proposant des structures transversales, horizontales, et manifestent une évolution sociétale fondamentale.
Arnaud STIMEC
La médiation et le pouvoir dans les organisations
Le pouvoir est largement un impensé de la médiation puisqu’il est simplement postulé que le médiateur/la médiatrice n’a pas de pouvoir. Pourtant, dans les organisations, la pluralité des acteurs, la hiérarchie et les pouvoirs obliques créent des relations complexes que la médiation ne peut ignorer. Cela ressort d’autant plus lorsque la médiation est interne à la vie des organisations et touche des sujets qui sortent du cadre habituel et balisé des relations collectives. A partir de cas s’inscrivant dans ce cadre, l’auteur explore quelques configurations particulières de la relation entre pouvoir et médiation.
Claire DENIS
Médiations à la recherche d’étayages
Devant la multiplicité des pratiques de médiation, l’article propose quelques repères pour clarifier le vaste champ des médiations, sans occulter la part de la médiation qui relève de l’inclassable ou de ce qui échappe. La confusion au sein des pratiques appelle aujourd’hui la recherche d’étayages conceptuels. L’auteure développe des propositions de travail pour la profession de médiateur : conceptualiser les courants de médiation, développer la recherche et repenser la formation.
Fathi BEN MRAD
Médiation médicale et médiation interculturelle socio-sanitaire
Face à l’ensemble des situations d’incivilité et de violence subies ou vécues au sein des établissements de santé, l’auteur présente les principales études sur ce sujet. La hausse continue des faits signalés est surtout liée aux nombreuses insatisfactions de l’offre de soin, générant ainsi un climat d’agressivité réciproque entre d’un côté les personnels hospitaliers et de l’autre les patients et leurs familles. La médiation médicale apparaît comme un mode de régulation de ces insatisfactions mais sa configuration particulière soulève plusieurs interrogations sur son effectivité. La médiation interculturelle est une autre forme de médiation, plutôt orientée vers la gestion des problématiques culturelles et qui est surtout prodiguée dans les établissements belges. Ses caractéristiques et ses difficultés de développement en France renvoient aux mêmes constats que ceux de la médiation sociale urbaine d’autant qu’en milieu hospitalier la légitimité est avant tout fondée sur la certification et la reconnaissance professionnelles.
Isabelle ASTIER
Médiation sociale et nouvelles éthiques professionnelles
Depuis quelques années, de nouveaux professionnels ont fait leur entrée sur la scène de l’action publique : médiateurs sociaux, aides éducateurs, correspondants de nuit… On peut faire l’hypothèse qu’ils ont introduit une nouvelle morale professionnelle ou plus exactement des éthiques d’intervention jusque-là inconnues. C’est avant tout leur personne qu’ils engagent (ils doivent s’imposer, prouver leur utilité tout en étant flexibles, s’adapter, ne pas gêner les professionnels patentés), mais c’est à des personnes qu’ils s’adressent. Produire de la confiance plutôt que du consentement, tel semble être le fil conducteur de leur action.
André MOISAN
La médiation sociale comme contribution au « bien commun »
Quelle est la place de la médiation sociale dans l’intervention sociale ? L’objet de l’article est de proposer une autre lecture que celle de l’intégration sociale au fondement des métiers du travail social : celle du « bien commun ». La médiation sociale n’apparaît plus comme le « bouche-trou » d’un tissu social qui se délite. Se distinguant d’une médiation entre parties en conflit qui a pour vocation de s’instituer en activité libérale et/ou réglementée, la médiation sociale apparaît davantage comme activant des instances d’intermédiation de proximité. Elle contribue ainsi au bien commun en facilitant l’accès aux biens et services des institutions ; par la production du « vivre ensemble » pour le développement des capacités d’agir ; par la régulation conjointe des espaces publics. Cette caractéristique originale d’intermédiation situe les voies innovatrices de construction de la compétence et de l’autonomie professionnelle qu’elle doit construire.
Fathi BEN MRAD, Mylène JACCOUD
Regards croisés sur la professionnalisation des médiations sociales en France et au Québec
Cette contribution vise à proposer un état des lieux concernant la médiation sociale et ses principales caractéristiques au Québec et en France. En s’appuyant sur divers travaux et expériences, les auteurs soulignent les singularités, aux niveaux des modalités d’intervention, des profils des acteurs et des enjeux autour des questions de professionnalisation. L’analyse montre que cette professionnalisation inachevée des métiers de la médiation doit être considérée à l’aune des problématiques urbaines et des politiques publiques.
Sophie DIVAY
La professionnalisation de la médiation : une question récurrente, des réalités hétérogènes
La médiation sociale a connu des évolutions dont l’analyse peut être faite par comparaison à celles qui se sont produites dans deux segments voisins, ceux de la médiation familiale et de la médiation socioculturelle. Une mise en regard des dynamiques de professionnalisation propres à ces trois segments de la médiation met au jour un ensemble de facteurs explicatifs des avancées ou de la stagnation de la structuration de ces activités professionnelles.
Bénédicte MADELIN
De la reconnaissance du savoir des médiateurs sociaux
Quelle est la source des savoirs professionnels ? Comment se construit la professionnalité ? Des femmes, issues des quartiers populaires et de l’immigration, développent depuis vingt ans de nouvelles formes d’intervention sociale qui prennent appui sur des savoirs expérientiels. Peut-on construire un mode d’intervention professionnel en faisant appel à la connaissance intime de ce que vivent les usagers ? L’appartenance au milieu et la communauté d’expériences avec les usagers peuvent-elles être au fondement d’une nouvelle professionnalité ?
Jean-Yves GÉRARD
Le rôle des « correspondants de nuit », ou comment évolue la question de l’espace public et de sa gouvernance
Le créateur d’une association de médiation sociale, fondateur d’un des réseaux nationaux, revient sur une expérience de plus de quinze ans pour situer les évolutions et les apprentissages dans la pratique même de la médiation, ses relations avec les autres intervenants au niveau du territoire et sa gouvernance.
Hélène DUCLOS, Laurent GIRAUD
Les effets de la médiation sociale sont-ils évaluables ?
La médiation sociale s’est développée au fur et à mesure des expériences mises en œuvre sur les territoires. Progressivement, les efforts déployés par les médiateurs sociaux sur le terrain ont permis d’amorcer la structuration de la médiation sociale qui, aujourd’hui, est clairement définie. Cependant, malgré les actions menées et les résultats obtenus, la reconnaissance des médiateurs reste fragile et dépend très souvent des bonnes relations qu’ils ont tissées sur le terrain avec les autres acteurs. Cinq dispositifs se sont engagés dans une démarche d’évaluation de l’utilité sociale de la médiation. Ils ont fait appel à deux experts pour les accompagner dans la construction d’un référentiel
Bénédicte PINOT
Les APP : une aventure institutionnelle et humaine
Le réseau des APP a plus de vingt ans d’existence. Depuis 1981, il n’a cessé de s’imposer dans le paysage français de la formation professionnelle et continue. Cette pérennité est due à l’institutionnalisation du dispositif mais également aux professionnels qui ont su innover et asseoir la pratique de l’autoformation accompagnée. En 2009, la tutelle de l’Etat s’est arrêtée. Notre propos est de revenir sur l’histoire de ce réseau entre 1981 et 2008 afin de repérer les grandes périodes de son évolution
Marie-Paule VANNIER, Marion EICHNER
L’étayage de l’activité langagière en entretien de bilan
Les auteures s’intéressent aux interactions « conseiller-bénéficiaire » dans le cadre d’un entretien centré sur la dimension prospective du bilan dans une mise en scène particulière. La grille de lecture choisie, issue du champ de la psychologie de l’éducation, définit le besoin d’étayage en termes de fonctions, en réponse au besoin d’enrôlement, de co-élaboration et d’assurance du bénéficiaire. L’article présente des éléments de compréhension sur la posture d’écoute du conseiller bilan
Former des professionnels citoyens
grâce à l’apprentissage.
13,00 € – 15,00 €
2024-4
Les formations en santé.
21,50 € – 23,00 €
2022-4
Formation, coopération, émancipation. Expériences en économie sociale et solidaire
21,50 € – 23,00 €
2021-3
Didactique professionnelle et didactiques des disciplines. Filiations et ruptures
21,50 € – 23,00 €
2019 HS AFPA
Partir des compétences transversales pour lire autrement le travail
12,00 €
2018 HS AFPA
Le conseil en évolution professionnelle : rupture ou continuité ?
12,00 €
2015 HS AFPA
Quelles pratiques pédagogiques dans l’accompagnement des publics peu qualifiés ?
12,00 €