2013-4
Travail et développement professionnel (Construire l’expérience 2)
12,00 €
Yves SCHWARTZ
Conceptions de la formation professionnelle et double anticipation
Cet article problématise les enjeux de la formation professionnelle aujourd’hui en posant la question de savoir si l’on peut tirer des leçons de l’expérience. Partant de là, il propose à la réflexion le concept de « double anticipation ». Ce dernier attire l’attention sur la double polarité qui traverse la notion d’expérience avec : « l’expérience leçon », issue d’un vécu collectif sédimenté, transformé en patrimoine intellectuel provisoirement stabilisé, permettant l’anticipation d’événements à venir, la conception d’organisations et de structures à créer, d’une part, « l’expérience rencontre », liée au surgissement de la nouveauté qui pour partie devance toujours ce que nos catégories d’analyse pourront en dire – seconde anticipation, d’autre part. A partir de différents exemples, l’article revient ensuite sur les enjeux de la formation professionnelle qui, selon son degré d’ouverture à la prise en compte de la seconde anticipation, reconduit plus ou moins un état de fait dans la distribution des rapports entre « savoir » et « pouvoir ».
Florence OSTY
Devenir un professionnel : le rôle multiforme de l’expérience
L’usage de l’expérience dans la professionnalisation d’une population d’éducateurs, recrutés et formés selon des modalités dérogatoires, souligne trois registres de l’expérience : l’expérience comme pré-requis dans le recrutement, l’expérience de la formation institutionnelle et l’expérience qui signe le professionnel chevronné. Au final, l’expérience constitue le ressort d’un processus de socialisation professionnelle au long cours, qui ne distingue pas ces éducateurs de leurs collègues formés selon un cursus classique.
Stéphanie MAILLIOT
La transition professionnelle, « expérience de soi » face au changement
L’article considère la construction de l’expérience à travers le prisme de situations de transitions professionnelles. Se référant à un travail de recherche par entretiens biographiques concernant le vécu des mobilités professionnelles, il propose d’explorer la question de la confrontation au changement, lorsque celui-ci survient au cours d’une trajectoire de vie au travail, à travers une double dynamique – de décentrement et de recentrement – rendant compte des risques inhérents à la transformation de soi dans l’élaboration de son devenir. Partant de là, l’article met en évidence un « travail de la mémoire » à l’œuvre au cours des transitions professionnelles et permet, in fine, d’accéder à plusieurs niveaux d’interprétation de la notion d’expérience.
Yvette MOULIN
La reconnaissance de l’expérience dans la construction des trajectoires professionnelles
L’intention émancipatrice, originairement liée à l’élaboration de l’expérience, semble parfois s’accompagner d’une désinhibition de la logique d’action collective. Dans le cadre du processus de professionnalisation des assistantes familiales, l’article montre que ces expériences, au-delà des savoirs acquis, révèlent des pratiques collectives qui peuvent favoriser de nouvelles dynamiques instituantes.
Marc-Eric BOBILLIER CHAUMON, Bruno CUVILLIER, Philippe SARNIN, Jacqueline VACHERAND–REVEL
Le développement de l’expérience professionnelle des cadres dans un environnement médiatisé
Les conditions de travail des cadres ont significativement évolué avec la généralisation du recours aux technologies de l’information et de la communication. En médiatisant l’activité, elles contribuent à augmenter le volume et la rapidité du flux d’informations, elles multiplient également le nombre d’interlocuteurs. Dans ces conditions, le cadre, confronté à un environnement hypermédiatisé, doit articuler des sphères temporelles à court terme et à plus long terme. Il doit aussi savoir se positionner entre un savoir-faire individuel et un savoir-faire collectif qui participe au développement de son expérience.
Emilia CHANTRE, Marianne LE BAIL, Marianne CERF
Comment évolue l’expérience des agriculteurs engagés dans l’écologisation de leurs pratiques ?
Cet article développe une approche méthodologique originale pour saisir les transformations que l’écologisation implique en termes d’expérience des agriculteurs. Cette approche se base sur une analyse agronomique préalable des trajectoires d’agriculteurs innovants, et une analyse, dans le champ de la didactique professionnelle, de l’évolution des jugements pragmatiques et des modèles opératifs des agriculteurs.
Victor TROYANO, Bruno CUVILLIER, Philippe SARNIN
La construction de l’expérience des dirigeants de la sécurité sociale
Si les dirigeants des organismes de sécurité sociale sont formés à l’École nationale supérieure de sécurité sociale, c’est à travers les premières expériences professionnelles que se développeront leurs réelles capacités à exercer des fonctions dirigeantes. Une recherche auprès d’un échantillon de ces dirigeants a permis d’analyser la construction de ces expériences formatrices. Cette recherche montre en particulier l’importance des interactions des stratégies de parcours individuelles avec le milieu « capacitant » offert par les organismes de sécurité sociale.
Gaspard BRUN
Se construire à travers des expériences critiques
Le maintien en emploi de personnes en situation d’inaptitude renvoie à plusieurs types d’expériences. Les problèmes de santé sont d’abord éprouvés individuellement (allant jusqu’à remettre en jeu l’identité de la personne concernée). Cependant, ils interpellent également les autres protagonistes du travail. Au sein d’une telle situation dans le travail, ce qui fait expérience, individuellement et collectivement, permet d’interroger les concepts de capacités et de compétences.
Michèle SAINT–JEAN
S’appuyer sur l’expérience collective pour anticiper les risques psychosociaux
L’objet de cet article est de rendre compte d’une recherche-intervention menée dans un établissement de santé faisant face à des troubles graves relatifs au bien-être au travail. Cette recherche porte sur la rencontre de cinquante sujets selon trois modalités : entretiens individuels, observation des transmissions de fin/début de service, analyse des pratiques professionnelles. L’objectif est de construire une expérience collective visant à prévenir, voire à anticiper, les risques psychosociaux.
Joris THIEVENAZ
Le rôle de l’étonnement dans la construction de l’expérience
Cet article est consacré au travail de spécification du rôle joué par « l’étonnement » dans les processus d’apprentissage et de construction de l’expérience des sujets. L’auteur fait l’hypothèse que la capacité des acteurs à s’étonner des situations qu’ils rencontrent (mais aussi de prolonger cet étonnement) occupe une place particulièrement centrale dans la transformation de leurs habitudes de pensée et d’agir. Les situations professionnelles constituent d’ailleurs un champ d’observation privilégié pour appréhender les rapports entre « activité », « étonnement » et « développement de l’expérience ». Deux études de cas portant sur la démarche de diagnostic des médecins du travail sont présentées et analysées à partir de la théorie de l’« enquête » de John Dewey. Enfin, une réflexion sur la conception et l’aménagement des situations d’étonnement dans une intention de formation et de développement des acteurs est initiée.
Jean-Claude COULET
Expérience et compétence : de la théorie à la pratique
Expérience et compétence sont indissociables. Cet article en propose une analyse théorique à la lumière d’un modèle de la compétence, fondé sur les notions de schème et de régulation de l’activité. Puis, il modélise la dynamique des compétences individuelles et collectives et en dégage des implications managériales, illustrées par des exemples, avant d’évoquer quelques perspectives relatives à l’innovation, la culture scientifique et technique et au développement durable.
Anne-Lise ULMANN
Agir en situation : quelle place faire à l’expérience ?
Fréquemment ravalée au statut peu valorisant de formation sur le tas, l’expérience ne relève pourtant pas seulement de l’empirique, du subjectif ou de l’intime, elle exige un travail d’explicitation partagée capable de réguler les activités productives. A partir de deux recherches en cours, l’article questionne la place laissée à l’expérience dans l’apprentissage d’un métier déjà plus ou moins connu et pratiqué. Il ne traite pas de l’expérience sous l’angle de son efficacité productive dans le travail, il aborde plutôt la manière dont les pratiques de formation, pour apprendre le métier et y être reconnu, installent une distance avec l’expérience antérieure. Il montre comment un principe de « professionnalisation » visant la reconnaissance peut opérer à rebours du professionnalisme et du travail.
Emmanuelle BETTON
Pour une nouvelle légitimité de la pédagogie en formation des adultes
En formation des adultes, la pédagogie est souvent réduite à une affaire de technique. Un « discours pédagogique » continuer à se déployer, mais sous la forme d’une rhétorique. Il en résulte un certain désintérêt pour la pédagogie, un développement de la formation sans réflexion pédagogique et une tendance à désavouer la formation au profit de l’intervention en situation de travail. A partir d’un exemple, l’auteure montre que, dans un tel contexte, il est essentiel de s’interroger sur les présupposés théoriques et idéologiques des pratiques de formation. Celles-ci se présentent comme un métissage pédagogique, légitimé par les usages sociaux de la formation, entre des conceptions pédagogiques souvent incompatibles. La mise au jour des présupposés qui soutiennent les choix pédagogiques est susceptible de libérer la pratique pédagogique des impasses dans lesquelles elle se trouve dès lors que les usages sociaux qui en sont fait prennent le pas sur la possibilité de penser les choix d’action. S’il faut penser la formation en lien avec les questions du travail, il faut aussi la penser autrement que sous le seul angle technique pour redonner une légitimité à la réflexion pédagogique : réflexion certes sur les moyens, mais également sur les finalités de la formation, ses effets sociaux et les valeurs qu’elle incarne.
Davide LAGO
Henri Desroche et la théorie de l’apprentissage par la recherche
Cet article retrace la contribution du sociologue Henri Desroche (1914-1994) à l’éducation permanente, notamment via la création du DHEPS (diplôme des hautes études des pratiques sociales) au sein de l’EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales) et du Collège Coopératif de Paris. En alliant pratiques sociales et recherche-action, Henri Desroche a inventé et testé un modèle d’apprentissage permanent doué d’une envergure internationale qui perdure.
Former des professionnels citoyens
grâce à l’apprentissage.
13,00 € – 15,00 €
2024-4
Les formations en santé.
21,50 € – 23,00 €
2022-4
Formation, coopération, émancipation. Expériences en économie sociale et solidaire
21,50 € – 23,00 €
2021-3
Didactique professionnelle et didactiques des disciplines. Filiations et ruptures
21,50 € – 23,00 €
2019 HS AFPA
Partir des compétences transversales pour lire autrement le travail
12,00 €
2018 HS AFPA
Le conseil en évolution professionnelle : rupture ou continuité ?
12,00 €
2015 HS AFPA
Quelles pratiques pédagogiques dans l’accompagnement des publics peu qualifiés ?
12,00 €