2018-4
Rythmes et temporalités en formation
18,00 €
Gaston PINEAU : Conjuguer les temporalités pour en faire des rythmes formateurs
L’article situe d’abord ce numéro d’Éducation permanente comme un moment fort dans l’histoire des cinquante années du mouvement d’éducation permanente. Il le fait à partir de l’histoire de recherche-action-formation de l’auteur, qui travaille le complexe mouvement de transition temporelle entre le cadre formel hérité de l’éducation initiale et tous les autres temps vécus à rendre formateurs. La deuxième partie fait le point sur trois courants de recherche-action-formation visant à transformer la mise en parole de sa vie, sa mise en alternance et son auto-co-évaluation périodique en synchroniseurs pour apprendre à conjuguer les temps et les contretemps, et en faire des rythmes formateurs.
Michel ALHADEFF-JONES : Pour une approche rythmologique de la formation
L’article présente les apports d’une approche processuelle et rythmologique afin de rendre compte des temporalités constitutives des processus d’apprentissage, de transformation et de développement. La spécificité d’une telle approche est abordée à partir de trois aspects caractérisant les recherches sur les temporalités de la formation : la termino-logie mobilisée, les catégorisations opérées et les formes de raisonnement à travers lesquelles les relations entre des temporalités hétérogènes sont rendues intelligibles.
Pascal ROQUET : Temps long/temps court en situation formative et professionnelle : les effets sur les constructions identitaires
L’inscription des enjeux temporels dans les activités formatives et les activités professionnelles est de plus en plus vécue par les acteurs sociaux sous des formes de tensions entre des temporalités longues, pérennes, adossées à des formes de construction identitaire reconnue, et des temps courts, nécessitant performativité et réactivité, bousculant ainsi des formes identitaires établies. L’étude de cas des masseurs-kinésithérapeutes illustre la proposition théorique de l’auteur.
Jean-Marc RAMOS : Le temps de travail est-il un temps social comme les autres ?
Pour la sociologie, la question du statut du temps de travail se pose des temps sociaux. Après avoir rappelé les arguments épistémologiques et les observations empiriques qui plaident en faveur de la multiplicité temporelle, l’article passe en revue les principaux temps sociaux qui spécifient le mode de vie des couples biactifs avec enfants. Cela conduit à mettre en évidence les effets synchronisateurs du temps de travail, puis à rechercher, dans les avancées de la recherche temporaliste contemporaine, un modèle permettant d’évaluer le rôle des acteurs dans la gestion dynamique des contraintes temporelles.
Bruno GRAVE : Moments et rythmes de l’engagement. Le cas d’enseignants prenant la direction d’une école
En quoi et comment des enseignants acceptent-ils de diriger un établissement scolaire, puis successivement plusieurs, au cours de leur itinéraire professionnel ? L’auteur convoque le cadre théorique des temporalités individuelles et sociales, et notamment les concepts de moment et de rythme, pour comprendre la prise de décision de ces professionnels face aux changements auxquels ils ont fait face. La reconstitution des patrons rythmiques des parcours individuels fait apparaître l’hypothèse de la recherche d’un équilibre eurythmique entre articulations, synchronisations, tensions ou dyssynchronisations, dans les configurations sujet-activité-environnement qu’ils ont vécues.
Abdelkarim ZAID, Stephan MIERZEJEWSKI : Le temps vécu des conseillers pédagogiques de circonscription
La formation des enseignants consiste en une alternance de périodes successives, dans des temps sociaux différents, censée être reconstruite comme un ensemble cohérent d’actions de formation et d’apprentissage. Cette reconstruction est au cœur de l’article, qui analyse les temporalités et les positionnements professionnels des conseillers pédagogiques de circonscription. Appréhendés grâce à des entretiens semi-directifs, ces temporalités et ces positionnements portent la marque des contextes d’alternance dont les effets différés et/ou cumulés ne s’observent réellement qu’avec le temps.
Julien TOURNEVILLE : Le « rapport au futur » des enseignants
L’article propose d’étudier les professionnalités enseignantes à travers l’analyse du « rapport au futur » des enseignants, considéré, dans la lignée des approches anthropologiques et critiques du temps, comme un indicateur des formes de leur activité professionnelle présente. Sur la base d’une série d’entretiens menés auprès de trente-six enseignants, l’article vise à mettre à l’épreuve cette hypothèse sur le plan méthodologique, et présente trois profils établis par l’enquête à propos de ces rapports au futur.
Jany ROUSSET, Paul OLRY / Disjonctions entre temps objectif et temps vécu. Le parcours d’entrée dans le métier de formateur en soins infirmiers
L’entrée dans le métier de formateur en soins infirmiers est toujours le passage d’un travail à un autre, celui de l’exercice des soins infirmiers ou d’encadrement d’équipes soignantes à celui d’enseignement des soins. Elle correspond à une transition professionnelle qui représente une épreuve à double enjeu : se professionnaliser et professionnaliser les élèves. Période déclic, elle confronte les formateurs novices à des situations qui leur imposent d’apprendre sur le tas. Les auteurs questionnent les cadres théorique et méthodologique de la didactique professionnelle pour éclairer ce qui se joue pour les sujets au moment de l’entrée dans le métier de formateur. L’article rend compte des résultats d’une enquête exploratoire relatifs aux conditions de l’entrée dans ce métier.
Capucine BRÉMOND : Accompagner l’apprentissage jusqu’au sentiment atemporel de connaissance
En partant d’une distinction entre savoir et connaissance, l’expérience d’un individu qui s’engage dans une formation implique une mise en perspective de son expérience. La formation est alors vécue comme un espace-temps qui permet de réfléchir et d’ajuster pour mieux réintégrer le vécu professionnel. A partir d’une distinction théorique entre perception d’un temps hiérarchisé par la construction de savoirs et non-perception du temps par la connaissance immédiate, l’auteure oppose la temporalité de l’apprentissage et la temporalité de la connaissance.
Marie-Pierre CHOPIN : Réfracter le temps pour éduquer dans le cadre partenarial
L’article repose sur l’analyse d’un dispositif d’éducation artistique et culturelle engageant des enseignants, des artistes et des journalistes. Il propose de contribuer à l’étude des conditions de réalisation de l’éducation dans le cadre partenarial, en mettant en évidence les phénomènes de concomitance, voire de concurrence, des temporalités à l’œuvre dans la situation étudiée, et en montrant la façon dont les enseignants ont dû réfracter le temps prescrit des concepteurs, c’est-à-dire le réorganiser au prix d’une déviation de son orientation.
Nicolas DIVERT : Construire une identité professionnelle par la formation. Les usages d’une école interne à la Société générale, de 1960 à 1983
La Société générale inaugure, dès 1920, ses premières formations professionnelles dans le cadre de « cours de perfectionnement » qui montrent une transformation progressive dans les processus d’acquisition des savoirs et des savoir-faire dans le monde de la banque du début du XXe siècle. Très tôt pensées en lien avec l’activité, les formations permettent d’afficher un dynamisme et une adaptation de la main-d’œuvre tout en alimentant un marché du travail interne. Elles participent à l’entretien, voire au développement, de l’identité professionnelle des « gens de la banque (rubrique « Histoire et mémoire »).
Sylviane CORBION : Entre recherche, politiques et pratiques : le dilemme du praticien apprenant
La profusion des travaux témoigne de la vivacité de la recherche en éducation, mais les temporalités et les intentions divergent, notamment du fait des régimes normatifs de la recherche, et de l’emprise économique sur le système éducatif. L’article donne à voir ce que pourraient être aujourd’hui « les services rendus et les questions posées » par chacun de ces univers (rubrique « Recherche).
Former des professionnels citoyens
grâce à l’apprentissage.
13,00 € – 15,00 €
2024-4
Les formations en santé.
21,50 € – 23,00 €
2022-4
Formation, coopération, émancipation. Expériences en économie sociale et solidaire
21,50 € – 23,00 €
2021-3
Didactique professionnelle et didactiques des disciplines. Filiations et ruptures
21,50 € – 23,00 €
2019 HS AFPA
Partir des compétences transversales pour lire autrement le travail
12,00 €
2018 HS AFPA
Le conseil en évolution professionnelle : rupture ou continuité ?
12,00 €
2015 HS AFPA
Quelles pratiques pédagogiques dans l’accompagnement des publics peu qualifiés ?
12,00 €