2020-3
Narration du vécu et savoirs expérientiels
18,00 €
Gaston PINEAU : Dialogue, dialectique, dialogie en formation avec les histoires de vie
Narrer l’expérience vécue pour former son histoire de vie mobilise un ternaire éprouvant : dialogue, dialectique, dialogie. La première partie revient sur une histoire de dialogues qui a initié la configuration d’un champ dialectique pour construire un modèle dialogique d’auto- et de co-formation historique. La seconde survole comment l’histoire culturelle complexe et mouvementée de ce ternaire, permet, à côté des courants (auto) biographiques plus classiques, la montée d’un modèle dialogique des histoires de vie qui actualise et démocratise la dialectique comme art de dialogues, formateurs de devenirs.
Natalie DEPRAZ : De la narration dans l’entretien micro-phénoménologique
Cette contribution présente certaines hypothèses qui ont émergé dans le projet de recherche Adochroniq. Celui-ci s’attache à restituer le vécu chronique pathologique dont témoignent certaines adolescentes. Un tel vécu se donnant dans une durée au long cours d’où émerge certains moments saillants, l’auteur montre combien la différence des méthodes en jeu dans la narration et dans l’entretien micro-phénoménologique est loin d’être aussi tranchée qu’on le croit. En effet, avec le vécu chronique, le fait de raconter son histoire s’entrelace très souvent avec la description d’un de ses moments saillants.
Hervé BRETON : L’enquête narrative, entre durée et détail
L’enquête narrative en sciences humaines et sociales a pour spécificité de chercher à comprendre le vécu des personnes enquêtées en mobilisant les récits d’expérience. Une manière de différencier les régimes narratifs de cette enquête est d’en interroger les effets sur les modes d’appréhension des phénomènes expérientiels selon les échelles temporelles qui sont ciblées. Ainsi, entre l’enquête biographique qui s’intéresse à l’expérience vécue dans la durée (parcours de vie, périodes de transition, moments apprenants) et l’enquête micro-phénoménologique qui procède par exploration et creusement d’instants très courts, les procédés de guidance et les modes d’appréhension des phénomènes varient. L’enjeu de ce symposium est de caractériser ces régimes narratifs, d’en formaliser les procédés, de spécifier les types d’effets éprouvés par les acteurs de l’enquête et sur la production des connaissances scientifiques.
Michel ALHADEFF-JONES : Explorer l’inconscient rythmique dans les pratiques d’histoire de vie
Reconnaissant la valeur formative d’une démarche biographique portant sur la réinterprétation des événements marquants de l’existence, cette réflexion propose de manière complémentaire de se centrer sur l’analyse des continuités vécues, et plus spécifiquement des patterns et des répétitions à travers lesquels individus et collectifs se développent. Dans une perspective rythmanalytique, la notion d’inconscient rythmique est introduite de manière à concevoir l’explicitation et la remise en question des motifs de dualités autour desquels s’organisent l’existence et la formation.
Davide LAGO, Alessio SURIAN : Autobiographie et dynamique d’apprentissage en éducation des adultes
Ce texte explicite l’impact éducationnel de l’autobiographie raisonnée. Outil d’orientation et d’autoformation en même temps, l’autobiographie raisonnée engendre des retombées remarquables auprès d’adultes qui commencent une formation, même à l’université. Par le biais de la reconnaissance des acquis personnels, cette pratique favorise notamment l’engagement et facilite la personnalisation de l’apprentissage visé.
Christine Delory-MOMBERGER : Écrire l’expérience professionnelle. Quels effets ? Quels savoirs ?
Le propos de la contribution est d’interroger les types et les formes de savoir auxquels on prétend atteindre, que l’on mobilise et sur lesquels on vise à agir lorsqu’on invite des professionnels en formation à écrire leur expérience. Pour ce faire, on tente d’examiner le rôle donné à l’écriture, et spécialement à l’écriture narrative, dans la manifestation/production de cette expérience et dans les formes de savoirs qu’elle donne à connaître.
Martine MORISSE / La narration de l’expérience : partage du sensible et circulation des savoirs au travail
Pour surmonter les transformations sociales, continuer à trouver du sens à ce qu’on fait, repenser et réinventer ce qui est fait au sein des collectifs de travail, ce texte interroge les conditions permettant d’aller vers une plus grande visibilité de ce qui anime les professionnels, par la mise en mots de l’expérience, la narration et le partage du sensible.
Daisy MOREIRA CUNHA / Narration de l’expérience, dialogue, et apprentissages mutuels au cours d’une recherche-action dans le secteur minier au Brésil
L´article discute un dispositif de recherche-action avec des travailleurs du secteur minier et des chercheurs de l´Université Fédérale de Minas Gerais. Il répond aux demandes des acteurs sociaux et des chercheurs pour la création d’un lieu de collaboration interinstitutionnelle, pour l’établissement d’une coopération dans les recherches en cours et pour la formation de nouveaux cadres orientés vers les questions actuelles du travail. Les activités y sont nourries par le dialogue et la confrontation de points de vue sur les thèmes en question. Vers un autre régime de production de savoirs sur le travail qui procède d’une élaboration collective à partir des récits d’expérience au travail dans des espaces d’échanges qui associent des travailleurs, gestionnaires, consultants du secteur minier et des chercheurs.
Livia CADEI /Discours professionnels et sens du travail des éducateurs en Italie
Le récit oral ou écrit est une activité professionnelle étroitement liée au sens. Autoriser les éducateurs à produire leurs propres discours, c’est solliciter la transmission du savoir mais également la construction des connaissances, de confrontation entre expériences et connaissances. Cet article s’intéresse aux procédés d’écriture des biographies professionnelles des éducateurs, à partir notamment de deux recherches conduites par l’auteur.
Alex LAINÉ / Les processus de reconnaissance dans les récits de vie en groupe : de soi à l’autre avec retour
Cet article se donne pour visée de mettre en évidence le processus de reconnaissance du sujet narrateur à l’œuvre dans le récit de soi énoncé dans les contextes de sessions « Histoires de vie » et d’accompagnements de candidats à la validation des acquis de l’expérience (VAE.) A cette fin, il prend appui sur des exemples de pratiques réalisées dans l’un et l’autre contextes. Il définit le processus de reconnaissance concerné comme procédant à la fois du dialogue et du don symbolique. Il précise en quoi consistent les conditions éthiques et méthodologiques que requiert sa réalisation.
Carmen CAVACO / Biographisation et reconnaissance des acquis de l´expérience au Portugal
Le texte vise analyser le rôle et les effets de l´usage des histoires de vie dans le processus de reconnaissance et validation des acquis de l´expérience, au Portugal. L´analyse est soutenu dans une recherche qualitative, auprès d’adultes certifiés par ce processus. Les adultes interviewés ont confirmé que le (re)élaboration de leur expérience à des effets formateurs déclenchés par le processus de biographisation et de socialisation.
Emmanuelle JOUET / Récits de soi des personnes en rétablissement : entre information clinique, expérience et co-construction de savoirs
En médecine, le récit du patient, relève classiquement de « l’interrogatoire médical », dispositif dyadique dont l’axe principal est la maladie et les symptômes. Plus récemment, dans de nouveaux dispositifs médicaux ou de santé, le récit individuel commence à être pris en considération de manière beaucoup plus large, comme permettant d’accéder à la personne dans l’ensemble de ses dimensions plurielles, celles qui constituent son humanité. En parallèle, les personnes malades ou en voie de rétablissement ont recours aujourd’hui à des dispositifs de récits groupaux et collectifs, en particulier en lien avec le déploiement de réseaux en ligne. D’un côté comme de l’autre, on peut se demander dans quelle mesure la nature et l’objectif de ces dispositifs dyadiques ou collectifs, en autorisant la prise en compte les savoirs issus de l’expérience, ouvrent les pratiques de santé et de soins à des dimensions nouvelles dans l’auto soin ou dans l’accompagnement mais donnent également une ouverture vers une dimension politique et émancipatrice pour les personnes concernées.
Carole BAEZA / Formes d’expression du sensible et savoirs narratifs dans un récit de formation en santé
Cet article explore le statut épistémologique et ontologique du sensible à partir du carnet de route d’un ancien alcoolomane, Serge. Durant une année, Serge a mené un projet d’écriture créatif et esthétique dans lequel il raconte son chemin pacifié avec le toxique. Cette expérience de recherche collaborative nous a amené à constater d’une part qu’écrire un récit de formation développe une pensée qui oscille entre un mode de pensée logique et un mode de pensée sensible et d’autre part, que l’alliance de ces deux modes de pensée contribuent à constituer une unité cognitive du sujet dans la narration. Nous étudierons plus particulièrement dans cet article l’angle du sensible à partir d’une idée-image extraite du carnet de route de Serge pour illustrer nos propos.
Jean-Michel BAUDOUIN / Quelles sont les spécificités de la recherche biographique ?
Quels sont les enjeux de la recherche biographique en formation des adultes ? Quelles sont les spécificités de la méthodologie mise en œuvre ? Au plan des enjeux de recherche, l’article privilégie les dimensions suivantes : le pouvoir d’agir de l’adulte en formation, la pluralité interprétative au plan des référentiels d’analyse, le primat des dimensions empiriques, la prise en compte des temporalités. Au plan méthodologique, un soin particulier est conféré au témoignage biographique et à ses formes de recueil, ainsi qu’à la problématique de la dévolution et des procédures d’objectivation du travail discursif.
Florence OSTY / Former : un étayage d’acteur et de sujet
L’auteure réagit après la journée qui s’est tenue le 26 septembre 2019 pour célébrer le 50e anniversaire d’Education permanente, sur le thème « Former demain », Elle propose non pas une synthèse mais quelques fils d’analyse à partir des propos tenus lors de cette rencontre et des articles du numéro spécial (220-221) que la revue a publié à cette occasion.
Axel AUGÉ / Identité militaire vs identité professionnelle. Les stratégies de reconnaissance dans l’armée
Cet article étudie les stratégies de reconnaissance professionnelle des officiers diplômés des universités. Il montre que le doctorat délivré à l’université façonne des identités professionnelles antagoniques et alimente des stratégies de reconnaissance. Celles-ci résultent d’une socialisation traditionnelle basée sur des normes proches du « cœur de métier » alors qu’autres incarnent des valeurs en dehors de ce professionnalisme. L’article examine également les luttes de pouvoir et de statut corrélées à l’existence de socialisations différenciées à l’intérieur d’un groupe professionnel : les officiers de l’armée de terre.
Former des professionnels citoyens
grâce à l’apprentissage.
13,00 € – 15,00 €
2024-4
Les formations en santé.
21,50 € – 23,00 €
2022-4
Formation, coopération, émancipation. Expériences en économie sociale et solidaire
21,50 € – 23,00 €
2021-3
Didactique professionnelle et didactiques des disciplines. Filiations et ruptures
21,50 € – 23,00 €
2019 HS AFPA
Partir des compétences transversales pour lire autrement le travail
12,00 €
2018 HS AFPA
Le conseil en évolution professionnelle : rupture ou continuité ?
12,00 €
2015 HS AFPA
Quelles pratiques pédagogiques dans l’accompagnement des publics peu qualifiés ?
12,00 €