2024-1
Se construire par l’expérience et la recherche
23,00 €
Le titre de son article est également celui d’un livre que Jean-Claude Kaufmann a publié en 2004. L’illusion omniprésente de la toute-puissance du soi est aujourd’hui au centre de l’organisation de la société, dans de multiples contextes et situations. Les forums de discussion sur Internet sont riches d’enseignements sur la manière dont on échange, même s’ils s’éloignent de plus en plus souvent de ce que devrait être un vrai débat démocratique, c’est-à-dire la confrontation de points de vue différents. Développer son point de vue tout en étant ouvert à l’opinion et à la critique de l’autre devrait permettre de déboucher sur un consensus, ou un début de consensus, et ce faisant, faire évoluer les points de vue. Hélas, on ne voit pas s’épanouir une telle confrontation.
La tâche qui incombe aux universitaires est de contribuer à élaborer un mode de connaissance et d’action qui ne vise ni la dissolution des singularités dans une espèce de gelée mondialisée, ni le repli sur une origine et un temps mythique qui n’ont jamais existé. Il s’agit de s’affranchir des couples stériles de l’identité (confondue avec l’origine) et de l’altérité radicale, de la séparation et de l’indifférenciation, de la relativisation désabusée et d’une universalisation forcée ou fatale. Il s’agit de dire l’universel à l’envers : non pas comme donnée posée et imposée ; non pas comme principe mais comme processus ; non pas comme état mais comme devenir et devoir être, c’est-à-dire comme éthique. Cet universel n’est pas achevé, il est en coconstruction permanente.
Les auteurs s’interrogent sur l’émergence possible d’une épistémologie de l’expérience comme nouvel horizon de recherche. Cette façon de faire de la recherche s’intéresse moins à l’évaluation des parcours d’expérience qu’au processus même de sa constitution (l’expérience en train de se faire). Les auteurs lient trois postures de recherche : la construction des objets de recherche en termes de transformations simultanées ; l’analyse en termes de covariations et d’interdépendance plutôt qu’en termes de causalité ; la recherche à partir de la singularité des activités et des situations.
Cet article présente une méthode de recherche et de formation qui consiste à mettre en mots, explorer, et ainsi mieux comprendre les situations de perturbation de l’expérience ainsi que leurs retentissements sur l’activité et la formation du sujet. En prenant appui sur les travaux de Dewey, et plus précisément sur le concept d’« enquête », il s’agit de mieux comprendre comment l’humain est susceptible d’apprendre et de transformer son expérience lorsqu’il rencontre une situation indéterminée, introduisant un sentiment de doute et d’incertitude. Une première partie de l’article interroge le recours aux méthodes d’analyse de l’activité ou de l’expérience dans la recherche en éducation et formation. Une deuxième partie aborde la question du rôle des situations et/ou moments de perturbation de l’activité dans la construction de l’expérience. Une troisième partie expose les fondements de la méthode du récit d’enquête, en prenant appui sur un exemple issu de la formation de formateurs.
L’article présente la façon dont un dispositif de formation par l’analyse des interactions a été mis en œuvre dans le contexte particulier de la formation continue de professionnels dans le champ du handicap. Dans ce dispositif, des professionnels spécialisés et expérimentés accompagnent des collègues en formation professionnelle continue, en menant avec eux des entretiens d’accompagnement dans lesquels ils guident leurs collègues dans la fixation et la réalisation d’objectifs éducatifs auprès de bénéficiaires au sein d’institutions actives dans le champ du handicap. Les formateurs accompagnants – dits « personnes ressources » – s’engagent ensuite dans une démarche d’analyse collective des interactions qu’ils mènent avec les professionnels en formation.
Cette contribution interroge les pratiques réelles des tuteurs engagés dans l’accompagnement des étudiants sur la place de travail. L’auteure croise les apports de l’analyse des interactions et ceux du champ de la didactique professionnelle. La perspective interactionniste permet de décrire la multimodalité en acte : l’usage de la parole mais aussi les dimensions non verbales de la communication dans le cours même de l’action. Dans une approche de didactique professionnelle, la description et l’identification des différentes ressources interactionnelles permettent de dégager des structures conceptuelles et de repérer comment sont organisées les pratiques de formation. L’auteure montre la façon dont ces deux perspectives théoriques et méthodologiques s’enrichissent mutuellement en illustrant ces constructions croisées et simultanées.
L’article étudie les usages et les effets des usages du numérique pour apprendre et faire apprendre. Les auteures font dialoguer les couples notionnels usage/conception et vécu/expérience. La récolte des situations d’usage est réalisée au moyen de carnets d’expériences numérisés conçus pour structurer et guider les contributions des récolteurs. Ces derniers sont ainsi invités à consigner la situation vécue en décrivant son déroulement, les ressources mobilisées, les difficultés, astuces et futurs imaginés pour la situation.
Avant même la formalisation des mathématiques académiques, les êtres humains avaient des idées mathématiques pour résoudre les problèmes rencontrés au quotidien. La démarche ethnomathématique consiste à établir des ponts entre les connaissances académiques et celles issues du système culturel de sorte à penser les rapports entre éducation formelle et éducation informelle en termes de continuité, de rupture et de complémentarité. L’article expose les résultats d’une approche ethnomathématique pour aborder l’apprentissage de résolution de problèmes de mathématiques dont le contenu extra-mathématique est contextualisé : le partage de l’eau d’irrigation dans un village marocain.
L’AFEST institue la rencontre entre le pédagogique et l’économique, entre le développement des personnes et celui des organisations, entre des contributions centrées sur la relation d’aide et d’autres sur la relation commerciale, entre des rétributions centrées sur la reconnaissance et d’autres sur la gratification. Des acteurs de l’AFEST nouvellement professionnalisés (salariés du secteur de la restauration rapide, d’entreprises de solutions logistiques, ou encore de structures de conseil en transformation numérique) sont au cœur du tiraillement entre ces différentes logiques. Pour les avoir accompagnés pendant deux ans, l’auteure fait l’hypothèse qu’être à la fois, et dans le même lieu, agent du développement d’autrui et agent du développement de l’organisation, provoque des tensions internes qui, si elles ne deviennent pas pathogènes, peuvent occasionner de notables remaniements identitaires.
Dès sa venue au monde, chacun est le fruit de la volonté d’autrui, et durant sa vie chacun appartient à de multiples sphères culturelles au contact desquelles se construit son identité. L’article est un essai de décryptage de l’expérience d’un parcours de vie à l’aide d’outils heuristiques (examen d’identité, décentrement, introspection–rétrospection) et de théories linguistiques, psychologiques et sociologiques. Amené à scruter sa propre construction identitaire, découvrant au passage quelques traumatismes enfouis, l’auteur propose une réflexion sur la tension existentielle entre identité et altérité durant les différentes étapes d’une vie, qui lui fait prendre conscience de sa propre interculturalité en y décelant les interférences et les contingences du vivre-ensemble.
Dans la formation professionnelle par apprentissage, deux catégories d’acteurs interviennent auprès de l’apprenti : le formateur et le maître d’apprentissage. L’article porte sur le maître d’apprentissage. À partir d’un corpus d’entretiens avec treize maîtres d’apprentissage, il cherche à comprendre de quelle manière le maître d’apprentissage exerçant en collectivité territoriale se construit et se forme dans son agir professionnel quotidien, en cherchant à déceler la part de l’explicite et la part de l’implicite, la part de soi et la part de l’autre.
L’article présente une étude empirique destinée à identifier et à décrire les pratiques des apprenants qui demandent de l’aide lors de l’utilisation d’une plateforme d’apprentissage en ligne. Comprendre le parcours d’apprenants durant une formation pour adultes nécessite également de s’intéresser à leur motivation. L’engagement en formation dans une perspective sociocognitive permet d’analyser les stratégies métacognitives mises en place par les apprenants et les raisons pour lesquelles ils se sont inscrits dans la formation. Il s’agit de relier demande d’aide, engagement des sujets dans la formation et interactions entre pairs. L’analyse souligne une diversité des pratiques et l’existence de conditions favorables à la demande d’aide.
L’article expose la façon dont un dispositif de formation à et par l’analyse des interactions a été mis en œuvre dans le contexte particulier de la formation continue d’éducatrices endossant un rôle de « référentes » d’un programme d’encouragement précoce du langage. Dans ce dispositif, des éducatrices en charge du programme apprennent à animer des réunions d’équipe avec leurs collègues en vue de les former aux principes et aux attitudes pédagogiques propices au soutien langagier précoce. À cette fin, elles expérimentent des sessions d’analyse collective d’interactions dans lesquelles elles partagent des observations à propos de séquences filmées documentant des interventions éducatives auprès de différentes catégories d’enfants, engagés dans une grande variété de situations.
En revisitant un parcours de vingt années de recherche, centré sur la notion de critique en éducation, cet article témoigne de l’évolution des réflexions conduites par son auteur, entre l’Europe et les États-Unis, autour de la complexité et des temporalités inhérentes à l’exercice d’une capacité critique. Il synthétise certains des enjeux liés à l’adoption d’une approche multiréférentielle de la critique, et propose de renouveler notre compréhension des processus de transformation et d’émancipation en considérant les rythmes qui en sont constitutifs (Varia).
Former des professionnels citoyens
grâce à l’apprentissage.
13,00 € – 15,00 €
2024-4
Les formations en santé.
21,50 € – 23,00 €
2022-4
Formation, coopération, émancipation. Expériences en économie sociale et solidaire
21,50 € – 23,00 €
2021-3
Didactique professionnelle et didactiques des disciplines. Filiations et ruptures
21,50 € – 23,00 €
2019 HS AFPA
Partir des compétences transversales pour lire autrement le travail
12,00 €
2018 HS AFPA
Le conseil en évolution professionnelle : rupture ou continuité ?
12,00 €
2015 HS AFPA
Quelles pratiques pédagogiques dans l’accompagnement des publics peu qualifiés ?
12,00 €