2025-1
Le coaching, objet de controverses.
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En France, le coaching suscite bien des débats. Certes, les coachs se sont professionnalisés mais ils n’échappent pas toujours au désir d’exercer une emprise auprès des bénéficiaires de ce type d’accompagnement. Ils ont développé de nombreux outils sans toujours faire preuve de vigilance épistémologique. Ce manque concourt à entretenir une confusion regrettable entre les critères du « vrai », du « juste » et de l’« efficace ».
Mireille Cifali analyse le coaching comme un symptôme social complexe. Selon elle, cette pratique d’accompagnement révèle l’individualisation croissante de problèmes professionnels. L’accompagnement doit pourtant respecter l’autonomie de chaque sujet sans imposer un modèle unique. L’auteure souligne l’importance de l’éthique ; un bon accompagnant développe l’intelligence de l’autre sans se substituer à lui. Elle distingue relation, lien et rencontre, privilégiant ces moments rares qui transforment véritablement les sujets. Selon elle, parole et silence constituent des outils précieux, à manipuler avec sensibilité, tact et respect.
Cet article s’intéresse à l’apparition et à l’essor des notions d’accompagnement et de coaching en langue française. Dans quelles évolutions sociétales ces phénomènes s’inscrivent-ils ? Quels enjeux éthiques soulèvent-ils ? À quel univers sémantique chacune de ces notions se réfère-t-elle ? Quels sont leurs apports et leurs risques spécifiques pour penser des fonctions, des dispositifs et des pratiques qui s’adressent non seulement aux individus mais aussi aux collectifs et aux organisations ?
Au sein du paradigme de l’accompagnement, le pouvoir d’agir est une notion centrale, tout comme celle d’empowerment, présente dans le champ de l’éducation thérapeutique. Ce texte propose d’interroger une autre notion : l’agentivité et ses formes au cours de la vie adulte. La notion permet de se déprendre des logiques recentrées sur le volontaire et le développement de soi ; elle comporte une dimension transversale à l’ensemble des figures, fonctions et logiques d’accompagnement en éducation, formation et santé. Cette étude est conduite à partir d’une interrogation croisée entre deux figures pensées comme antagoniques dans leurs logiques au sein du paradigme de l’accompagnement des adultes : la pair-aidance en santé et le coaching.
Cet article analyse le coaching exécutif auprès de directions d’établissements d’enseignement dont le rôle se complexifie. Cette approche se distingue d’autres formes d’accompagnement par l’utilisation des huit compétences de l’International Coaching Federation, une structure de séances définie, des méthodes et des objectifs précis, des techniques favorisant la prise de conscience et le progrès, et le fait que le coach est un expert de la démarche et non pas de contenu.
Cette contribution analyse le coaching proposé aux chefs d’établissement du second degré par une direction diocésaine de l’enseignement catholique. À partir de dix-sept entretiens, elle explore les impacts perçus et les freins. Le coaching aide à clarifier les objectifs, améliorer les pratiques managériales et créer une communauté professionnelle. Il prévient aussi le burn-out en offrant un espace sécurisé pour discuter des défis, malgré des obstacles comme le manque de directives hiérarchiques.
L’article analyse les effets d’une recherche-action basée sur le coaching de six chefs d’établissements scolaires relevant d’une organisation non gouvernementale dans le contexte instable du Liban. Menée entre des chercheurs-coachs et des acteurs du terrain professionnel, la recherche vise à implémenter un changement dans les pratiques managériales et éducatives afin d’assurer une éducation de qualité aux déplacés. Les résultats révèlent une dynamique de changement, enrichie par la coconstruction des connaissances et des pratiques entre les chercheurs-coachs et les praticiens coachés, dans le cadre d’un « coaching d’urgence proactif », favorable à la mise en place de stratégies d’adaptation face à l’incertitude.
Si le coaching est l’une des facettes du métier, de nombreux entraîneurs n’y ont pas été formés et certaines approches de l’entraînement sportif la prennent peu en compte. Pourtant, le coaching concourt à une performance sportive, durable et éthique. Via le cadre qualitatif de la recherche biographique, l’article explore les clés de performance d’entraîneurs de haut niveau experts. Les résultats montrent que ceux-ci, pour coacher, s’appuient sur deux types de représentations – la performance et le développement humain – qui leur permettent d’œuvrer sur deux dimensions distinctes et complémentaires : les sportifs et l’ensemble du collectif de performance. Deux idées caractéristiques du coaching de ces experts émergent des résultats.
La formation des directions scolaires évolue et les opérateurs souhaitent proposer différentes modalités d’accompagnement. Les auteurs interrogent la mobilisation du coaching dans un dispositif expérimental à destination de chefs d’établissement. Serait-il un nouvel instrument de la nouvelle gestion publique ? Si les effets positifs semblent certains pour les enquêtés (prendre de hauteur, rompre la solitude…), l’approche critique permet également de comprendre ce qui est en jeu, entre développement de la réflexivité et rationalisation des pratiques.
Cette contribution explore le développement de la dimension éthique chez les futurs coachs à travers l’analyse de huit mémoires de fin d’études. Les résultats montrent que la construction de l’éthique professionnelle est un processus complexe de déconstruction et reconstruction de croyances sur ce que coacher veut dire. L’apprenti coach traverse un parcours personnel et professionnel qui le confronte à ses propres dilemmes éthiques, pour atteindre une « éthique professionnelle incarnée et en conscience ».
La France est certainement le pays qui fournit le plus de données statistiques, d’études et d’enquêtes sur un système affecté par des réformes successives mais qui ne semblent pas tenir compte de cette production souvent critique. Cette profusion de données, liée aux prélèvements obligatoires, à une réglementation multiforme, à un marché administré et à une présence de l’État sur tous les segments de la formation professionnelle continue, ne permet pas d’identifier ce qui relève des ambitions d’une politique publique. Il s’agit bien d’un paradoxe quand la production de données publiques devient un obstacle à un suivi qualitatif et évaluatif d’une action publique qui ne vaut qu’au regard d’une convergence entre la réduction des inégalités sociales et de destins et les transformations du système productif dans le sens d’une économie socialement responsable.
(rubrique « Focus »).
En hommage à Catherine Teiger, Éducation permanente réédite un texte paru en 2007 dans le n° 170 : « Intervention et savoirs, La pensée au travail ». Catherine Teiger y rappelle les circonstances des premières interventions d’analyse du travail en entreprise menées par des chercheurs en ergonomie au cours des années 1960 et les répercussions majeures qui en ont découlé. Les interventions répondaient à une forte demande sociale de compréhension des relations énigmatiques entre travail et santé dans les nouveaux secteurs de la production de masse occupés majoritairement par des femmes. Les répercussions épistémologiques se sont traduites par un renversement de perspective. Il s’agissait d’instaurer une dynamique de recherche-action-formation fondée sur une coopération avec les opérateurs dans la production de connaissances orientées vers un changement potentiel du travail.
En hommage à Eugène Enriquez, Éducation permanente réédite un entretien paru en 2018 dans le n° 214 : « Actualité de l’intervention ». Soulignant l’importance de ne jamais dissocier recherche et action, il s’y réfère aux apports de la psychanalyse et des psycho-sociologues américains qui ont inspiré ses pratiques. Les méthodes d’intervention qu’il mettait en œuvre visaient prioritairement des changements des processus de communication et de décision au sein des organisations, et ces visées politiques suscitaient aussi des résistances chez leurs commanditaires.
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Didactique professionnelle et didactiques des disciplines. Filiations et ruptures
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Quelles pratiques pédagogiques dans l’accompagnement des publics peu qualifiés ?
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